Xavier-Laurent Petit

Né en 1956, Xavier Laurent Petit a suivi des études de philosophie. Devenu professeur puis directeur d'école, il s'est lancé, avec succès, dans l'écriture en 1994. Il habite à Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val de Marne, et a quatre enfants.

 

Fiche biographique à destination des élèves (format pub)

 

Il a écrit une trentaine d'ouvrages et contribué à plusieurs dizaines de numéros de magazines (principalement Je lis des histoires vraies, mais aussi Je Bouquine et DLire). Vous en trouverez ci-dessous les résumés et mon avis (totalement subjectif). J'ai parfois noté quelques extraits, ainsi que les éventuelles coquilles repérées (je me dis que cela peut s'avérer utile en cas de réédition). J'ai également indiqué, lorsqu'elles étaient présentes, les références musicales explicites, qui pourront permettre aux lecteurs de se plonger encore plus profondément dans certains ouvrages. Une biographie de Xavier-Laurent Petit, intitulée "Mon écrivain préféré" écrite par Sylvie Dodeller peut être commandée gratuitement par les enseignants sur la page suivante ; elle est également téléchargeable ici.

 

À la lecture de ses romans, tant pour enfants que pour un public plus âgé, on repère chez Xavier-Laurent Petit un certain nombre de thèmes de prédilection : la disparition d'un parent, la lutte contre un phénomène naturel au delà de l'épuisement, le secret, la musique, le souhait de pouvoir recommencer une partie de sa vie, la "trahison" des attentes familiales, la transmission d'un savoir, les origines familiales, ethniques et/ou sociales, la perte de ce que l'on possède, la trahison d'un frère, la dictature et/ou les violences policières et/ou militaires, la grossesse et la naissance, les cauchemars, la pauvreté, la "lecture" des "signes", la capacité d'entendre ce que les autres ne perçoivent pas...

 

Certaines images fortes apparaissent dans plusieurs ouvrages (exemple : le père qui ferme la porte de la maison familiale et en jette la clé dans L'Oasis et Les yeux de Rose Andersen). Plusieurs héros ou héroïnes sont appelés par un diminutif (Vitalia dite Talia dans Itawapa, Isa pour Isabelle dans Une absence, Llermo pour Guillermo, Bebel pour Belzunce ou Iana pour Adriana dans Les yeux de Rose Andersen...) On notera également l'usage (très) fréquent et inhabituel du verbe "pignocher", dans nombre de romans. Le Petit Robert en donne la définition suivante : "Manger sans appétit, du bout des dents, en ne prenant que de petits morceaux." Nombre d'histoires se passent dans des pays aisément identifiables... bien qu'ils ne soient jamais cités !

 

1994

Le crime des Marots

Janin Bellac va passer le week-end en train chez son père... Enfin, c'est ce que sa mère croit... Au même moment, Louis décide de se débarrasser de son frère Jean qu'il exècre. Voilà deux ados qui vont donc plus ou moins disparaître, ce qui ne va pas faciliter l'enquête de l'inspecteur Omnesse à qui un ministre a eu l'idée saugrenue de confier l'enquête en coopération avec le brigadier de gendarmerie Sevet, champion des conclusions hâtives...

   Mon avis… pour adultes

Des phrases ciselées avec une précision d'horloger, une galerie de portraits au vitriol (celui du psychologue est terrible...) mais trop de "coïncidences" à mon goût dans l'intrigue pour que celle-ci soit totalement crédible. On n'en passe pas moins un bon moment.

 

   Références musicales

- W.A. Mozart, Concerto pour flûte n°1 (par James Galway)

- J.S. Bach, Concertos pour trois et quatre pianos (par Colard, Béroff, Rigutto et Tachino)

 

   Références littéraires

- Paul Auster, Cités de verre

- M. Gotlib, Rubrique-à-brac tome II

- Haendel

- Chick Coréa

- Lee Koonitz

 

   Références culinaires

- La pauchouse (p. 124)

- Les œufs en meurette (p. 250)

 

   Référence chorégraphique

- Carolyn Carlson (p. 303)

 

   Morceaux choisis

"Il s'était toujours demandé par quelle perversité un médecin, censé soigner les vivants, en venait à ne s'occuper que de cadavres plus ou moins refroidis, putréfiés, enterrés, noyés, trouvés en plein bois au petit jour et autres horreurs de faits divers." (p. 72)

 

"Son activité principale consistait à boire, avec comme corollaire la recherche de celui ou celle qui lui paierait le coup." (p. 75)

 

"Ils expérimentèrent chacune des façons de se promener à deux. Main dans la main, les doigts enlacés en une sculpture complexe. Bras dessus, bras dessous, avec une multitude de variantes : lui dessus, elle dessous, l'inverse, autour du cou, autour de la taille, la tête penchée sur l'épaule de l'autre (solution passagère en raison de son incommodité pour marcher)." (p. 87)

 

"Il éternua deux fois. La première lui déboucha les narines. Avec un sourire de satisfaction il huma l'atmosphère mouillée des sous-bois. La seconde lui reboucha le nez encore plus hermétiquement qu'auparavant." (p. 146)

 

"Il balança rageusement une pièce dans la machine à café. Avec un crachotement malsain, elle accoucha d'un gobelet en plastique mou, qu'elle se mit en devoir de remplir d'un pissat brunâtre que, par compassion envers le fabriquant, chacun ici appelait un café." (p. 153)

 

"Il n'avait aucune idée de ce qu'il venait de voir, juste la sensation qu'en certains lieux privilégiés, l'homme était en trop." (p. 290)

 

   Coquilles

"c'était bon pur s'amuser" (p. 20)

"Rubric'à brac" (p. 88)

"Française le haït de toute sa force." (p.96)

"le vent d'est se leva" (p. 176)

"dans une riant coin de basse banlieue" (p. 185)

"préférez-vous qu'on se revoit" (p. 199)

"l'humanité?Le fugueur" (p. 214)

"Bon,, je vais essayer" (p. 304)

"dans la grade cage" (p. 311)

1995

Passage de la main d'or

Nous retrouvons l'inspecteur Omnesse, muté à Paris, loin de sa chère Jeanne bourguignonne. Il est chargé d'enquêter sur le meurtre d'une vieille dame. Simultanément, nombre de SDF se font assassiner par une mystérieux collectif, le M.A.L. Pendant ce temps-là, Anne Manquiet, enseignante en Histoire, a entrepris des recherches sur son grand-père, arrêté lors de la rafle du Vel d'Hiv, disparu dans les camps de concentration, mais qui aurait pu avoir été aperçu ensuite. Trois affaires bien différentes, qui pourraient pourtant trouver une solution commune. On n'ajoutera pas à tout cela un raton-laveur mais une mangouste aux dents acérées...

   Mon avis… pour adultes

La construction de l'intrigue fait moins appel que dans le tome précédent aux "deus ex machina", et l'on patauge en compagnie de l'inspecteur dans son enquête qui n'avance guère. On notera l'obstination de l'auteur à franciser outrageusement les mots anglo-saxons : ouiquainde, sandouiche, etc., on prendra conscience de la complexité de mener une enquête à un moment où l'on ne possédait pas de téléphone portable, et l'on se demandera s'il n'y a pas un petit parallèle entre l'envie de quitter la police du héros et le fait de quitter l'Éducation nationale pour l'auteur !

 

   Références musicales

- Francis Cabrel,  De l'autre Côté de toi

- Francis Cabrel,  Dernière Chanson

- Francis Cabrel,  La Dame de Haute-Savoie

- Earl Hines, Coleman Hawkins, Just One More Chance

- Oscar Peterson, Bag's groove

 

   Références littéraires

- Marcel Bigeard, De la brousse à la jungle

- J. B. Bouy, Le cinéma de papa

- Charles Baudelaire, Spleen: Quand le ciel bas et lourd pèse come un couvercle

 

   Références olfactives

- Christian Dior, Eau Sauvage

- Issey Miyacke, L'eau

 

   Références plastiques

- Antoniucci Volti

- Jackson Pollock

 

   Références cinématographiques

- Rita Hayworth dans Gilda (Charles Vidor, 1946)

- Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974)

 

   Morceaux choisis

"- Si on ne rit pas le jour où l'on a un enfant, avait-il grommelé, c'est à se demander quel jour il faut pleurer...

Quinze ans après je n'ai toujours pas compris cette phrase. Ni d'ailleurs la réponse que lui renvoya Grand-Mère, sèche et brève comme un télégramme :

- Le même jour..." (p. 14)

 

"Embrasse-moi comme nous t'embrassons." (p. 152)

 

"Il y en a tant qui n'ont de cesse de jalonner leur vie de petits monuments érigés à leur gloire personnelle, comme si s'enracinait au plus profond cette crainte de l'oubli, plus tenace encore que celle de leur mort. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des livres qui encombrent les rayonnages de nos libraires ne sont guère plus que l'expression de cette peur, ce grand gouffre noir qui leur succédera. Surtout que personne ne m'oublie ! Je suis là, j'ai vécu ! Même chose pour cette inflation de films, de toiles ou de disques sous laquelle on croule." (p. 186)

 

"Tu es une absence. Et tu me manques. J'ai un trou à l'emplacement que tu aurais dû occuper. Un trou noir. Tu sais [...], ces espèces de choses spatiales tellement denses qu'elles absorbent tout autour d'elles, jusqu'au rayonnement de la lumière. Non, évidemment, tu ne sais pas. Moi non plus d'ailleurs ! Je n'ai jamais rien compris à ce genre de truc. Qu'importe, l'image me plaît. Ton absence est dense en moi. Elle m'absorbe." (p. 186)

 

"[...] votre dossier, vous pouvez vous le carrer où je pense. Je demande ma démission. Ma dé-mis-sion, pigé ? Je vous envoie la lettre dès que je sors d'ici. Je gagne misérablement dix mille balles par mois à bosser comme un malade le jour, la nuit, le dimanche, à Pâques, à la Trinité, et tout ça pour courir aux fesses de tout ce que la société peut engendrer de plus taré et de plus pourri. Des détraqués qui zigouillent des vieillards, des lobotomisés qui torturent des esdéeffes, des salauds qui vendent de la poudre à des gamins et j'en passe. Résultat des courses : je me fais engueuler parce que je ne suis resté en service que quatre ouiquaindes d'affilée et que j'ai comme une petite envie de profiter du cinquième ! Alors tchao les flics ! Vous continuez sans moi. Je me casse." (p. 241-242)

 

"Vous mettriez ce genre de détail dans un polar, tout le monde crierait à la supercherie..." (p. 260)

 

   Coquilles

"Restaus du cœur" (p. 205)

"Vous trouver que j'ai une allure à tapiner ?" (p. 218)

1995

Le Jour où maman

a disparu

Pas facile de déménager, de quitter ses meilleurs copains... La nouvelle école n'est pas terrible... et voilà que maman n'est pas là un soir, à la sortie de l'école. Papa non plus n'a pas de nouvelles d'elle. Peu à peu, l'angoisse s'installe. Et si l'énorme voisine qui ne parle que de nourriture l'avait dévorée ?

   Mon avis… à partir de 7 ans

L'ouvrage, d'une quarantaine de pages, tiré à 1 500 exemplaires, était offert à l'occasion du quinzième anniversaire de la librairie Millepages à Vincennes. L'histoire a quelque peu vieilli (il est question de francs et les téléphones portables ne sont pas encore envisagés), mais nul doute que l'angoisse liée à l'absence du parent attendu, à la sortie de l'école, parle à tous les enfants...

 

   Morceau choisi

"Comme d'habitude, la classe de Madame Lechat est la dernière et les C.M. sortent en disant des gros mots." (p. 15)

1995

L'année de la Baleine

Douze nouvelles, qui ont remporté le prix Prométhée : La mémoire de Miée (une vielle femme très tatouée porte en permanence un petit sparadrap qui intrigue ses petits enfants), L'année de la baleine (un grand-père fait le point sur ses liens familiaux grâce à l'échouage d'une baleine), À la gauche du père (un inspecteur enquête sur un meurtre dont le coupable s'est lui-même puni, en quelque sorte), Repas de chasse (souvenirs d'un pavillon de chasse), Monsieur Hégésippe (un vieux bibliophile analphabète), Madame Agnès (les misères que joue un enfant à sa vieille gouvernante), Un dimanche à la campagne (la journée d'un vieux pensionnaire dans une maison de retraite), Dernier jour (une institutrice se rend compte d'une terrible méprise), Le septième ciel (un retraité se retrouve coincé dans l'ascenseur de sa cité), X... Rieperius (un vieil entomologiste rêve de donner son nom à un nouveau spécimen), Livre d'heures (la journée d'un enfant, rythmée par les dévotions de sa grand-mère) et Dardanella (un ancien militaire a raconté à tout le village ses souvenirs des "demoiselles" des Dardanelles).

   Mon avis… pour adultes

Un recueil très littéraire, dans lequel le soin apporté au rythme des phrases est patent. Attention : on ne rigole pas, et l'ensemble est plutôt déprimant (ou, en tout cas, ne donne pas spécialement envie de vieillir...) J'ai particulièrement apprécié "La mémoire de Miée"... Miée qui sera le titre d'un autre ouvrage ayant trait à la mémoire d'une grand-mère, sept ans plus tard...

 

   Référence musicale

- La Sidi-Brahim (chant des chasseurs, 1846)

 

   Morceaux choisis

"Avant, on clouait, le bruit des marteaux sur le bois résonnait comme un avertissement pour ceux qui restaient. Aujourd'hui, il ne faut surtout pas inquiéter, le deuil est presque une honte. Encore quelques années, et on administrera des euphorisants aux proches du défunt pour qu'ils ne dérangent pas les autres avec leur douleur." (p. 27)

 

"Jaune, crevassée et sèche, elle trimbalait sur elle cette odeur pisseuse que certains vieillards semblent distiller tout exprès pour éviter que l'on s'approche d'eux." (p. 99)

 

"À cet âge, il ne reste que cela, se comporter comme si l'existence n'était qu'une succession de minuscules échéances dont chacune représente une petite victoire sur le temps." (p. 119)

 

"J'ai toujours eu la réputation d'être sévère et exigeante : ce que les parents appellent "une bonne maîtresse" et les grands, ceux qui quittent l'école pour passer au collège, "une vraie salope !" Sans doute la vérité se situe-t-elle quelque part entre ces deux extrêmes." (p. 129)

 

"Dès les premiers mois, le ministère avait chiffré à plus de trois millions de francs les pertes en chevaux ; les hommes étant gratuits, cela revenait somme toute moins cher d'envoyer un fantassin à la boucherie." (p. 188)

 

   Coquilles

"[...] une anomalie qui se retrouve toute les seize pages." (p. 86)

 

"J'en suis venu à ne retenir qu'une explication [...]." (p. 135, c'est une femme qui parle)

 

"Qui, mieux que moi, aurait pu écouter ses silences et les interprèter ?" (p. 136)

 

"Il m'a regardé avec de grands yeux comme si j'étais une demeurée" (p. 138 + point manquant)

 

"[...] celle qui disait toujours que sa viande fondait dans le bouche [...]" (p. 152)

 

"Entre le pouce et l'index, il saisit délicatement le carabe qui vient de surgir et se défend en émettant une gouttelette nauséabonde ?" (p. 163)

 

"Charlot était une être hybride [...]" (p. 185)

1995

Colorbelle-ébène

Une petite remarque innocente d'un marchand, et voilà que Janin se pose des questions sur sa place dans sa famille. Il ressemble en effet beaucoup plus à son oncle qu'à son père... Et s'il avait été adopté ? Ou bien échangé par erreur à la maternité ? Ses parents et son frère on des cheveux noirs, lui est tout blond... Qu'à cela ne tienne, avec un peu de Colorbelle-ébène, la meilleure teinture pour cheveux, il va remédier à cela...

   Mon avis… à partir de 8 ans

Est-on vraiment l'enfant de ses parents ? Xavier-Laurent Petit revisite le fantasme de l'adoption, et traite au passage avec un regard acéré et plein d'humour les petites techniques des enfants pour faire semblant d'être malade, semblant de dormir, semblant de se réveiller... On se régale... Le texte a été retravaillé depuis cette première édition, et est reparu en 2011, sous le titre de Ma tête à moi. Les illustrations de Mette Ivers, sans doute jugées trop sombres pour le jeune public, ont été remplacées par les lignes plus épurées de Gabriel Gay. Pour ma part, j'aimerais bien le texte de 2011 avec les illustrations de 1995... Cliquez ici pour comparer deux illustrations du même passage.

 

   Morceaux choisis

"- Au fait, il est garanti au moins ?

- Jusqu'à cinq ans, monsieur. Avant on assurait jusqu'à douze ans, mais avec l'école, ça faisait trop d'histoires. Quand les gens s'apercevaient qu'ils avaient de mauvaises notes, ils voulaient les rendre à tout prix." (p. 25)

 

"Parfois, on fait des efforts pour être vraiment malade, et puis le thermomètre nous lâche traîtreusement : "37°5, ce n'est pas de la température, ça !" Et hop ! À l'école !" (p. 26 - observer les légères différences avec la citation de 2011 reprise plus bas.)

 

1995

L'abbé Pierre

(Je lis des

Histoires Vraies n°30

- réédité dans le n°169)

Jeanne et sa famille entendent à la radio l'appel de l'abbé Pierre, au cours de l'hiver 1954. Ils décident, comme des milliers de personnes, de répondre présents et d'aider à loger, vêtir et se nourrir les sans-logis. Parmi eux, se trouvent Guillaume et sa famille, qu'ils ont vus quelques jours plus tôt dormir sous un des ponts de Paris.

  Mon avis... à partir de 8 ans

Il est très utile de voir de plus près cet "appel", qui est régulièrement évoqué lors de chaque vague de froid.

1996

L'enfant Roi

(Je lis des

Histoires Vraies n°44

- réédité dans le n°211)

Louis a 5 ans lorsque son père meurt et qu'il devient donc à son tour Roi de France. Une enfance pas forcément heureuse, dont nous suivons quelques épisodes (exemple : La Fronde) jusqu'à son sacre, onze ans plus tard.

  Mon avis... à partir de 8 ans

Les deux Frondes ne sont pas nommées, mais sont décrites. Une petite pensée pour les éducateurs qui ont été chargés de dire parfois "non" à leur souverain : il devait falloir être capable "d'y mettre les formes"...

1997

L'Oasis

Elmir, jeune Algérien, voit son pays s'écrouler sous l'effet des attentats terroristes et des manifestations de "barbus", opposés tant à l'instruction des femmes qu'à la liberté de la presse. Peu à peu, ses libertés disparaissent, remplacées par la peur d'être victime, lui ou un de ses parents, journaliste et bibliothécaire, des "fous de Dieu". Il voit s'éloigner de lui son meilleur ami, Ismène, dont le frère est impliqué dans les attentats, et craint de perdre sa chère Naïa, dont les parents sont également menacés.

   Mon avis… à partir de 10 ans

Quelques références en début d'ouvrage (à Michael Jackson, par exemple) peuvent laisser craindre que l'histoire ait vieilli, mais elle n'en constitue pas moins une trace crédible des attentats qui ont secoué l'Algérie au début des années 1990.

 

   Références musicales

Michael Jackson

 

   Références littéraires

- Jules Verne, Les Aventures du capitaine Hatteras

- James Fenimore Cooper, Le dernier des Mohicans

 

   Morceaux choisis

"Des sauvages, ce sont des sauvages ! Mettre une bombe dans un marché où il a des femmes et des enfants, c'est la pire des lâchetés, mais […] faire brûler une bibliothèque, c'est presque pire… […] C'est comme s'ils tuaient notre mémoire, nos pères, nos grands-pères et les grands-pères de nos grands-pères. Comme s'ils assassinaient tout le pays ! Et c'est une vieille bonne femme comme moi qui ne sais même pas lire qui te le dit. […]" (p. 70)

 

"Allez, allez, marmonne-t-elle, pleure mon bonhomme. Quand il pleut ça fait du bien à la terre et quand on pleure, ça fait du bien au cœur…" (p. 161)

 

"On est tous dedans, mais les tempêtes finissent toujours par s'arrêter." (p. 163)

 

"Au moment de repartir, papa hésite un peu, puis finit par jeter les clés de la maison dans un buisson sans refermer la porte.

– Pourquoi tu fais ça ?

– J'ai l'impression qu'on ne reviendra pas de sitôt, répond-il en haussant les épaules, ça leur évitera au moins de casser la porte…" (p.191)

1998

Le Monde d'en haut

Élodie vit à Suburba, avec ses parents et son grand frère Lukas. Cette cité souterraine a été construite pour abriter la population humaine et lui permettre de fuir les grandes pollutions de la surface. Mais voilà que Lukas se comporte bizarrement. Aurait-il un lien avec la Résistance, ceux qui pensent qu'il est de nouveau possible de vivre "là-haut" et commettent des attentats ?

Mon avis… à partir de 9 ans

Un roman de science-fiction dystopique pour enfants écrit une dizaine d'années avant que ce genre littéraire ne devienne à la mode pour les adolescents (Hunger Games, Uglies, Memory Park, Felicidad...)

  

Morceau choisi

"Messieurs, je vous invite à boire au succès de l'opération "Magma". Nos ingénieurs agronomes ont retrouvé al formule d'une vieille et bonne boisson dont les habitants du Monde d'En Haut raffolaient : le champagne. Ceci est la première cuvée tirée des plants de vignes qui poussent dans les serres de Suburba. Vous m'en direz des nouvelles..." (p. 77-78)

?

1998

Lit de fer

? L'ouvrage semble avoir disparu des radars...  

1998

Piège

dans les Rocheuses

Gustin, qui n'a jamais connu son père, est envoyé aux Etats-Unis, dans le Wyoming, pour passer ses vacances avec lui. Surprise : Renard-Rouge, comme celui-ci se fait appeler, vit dans un campement cheyenne. Gustin va ainsi apprendre à chasser le castor, à pêcher les truites à la main… et à se méfier d'un homme inquiétant qui semble prendre plaisir à les persécuter.

 

 

Mon avis… à partir de 10 ans

Il y a fort à parier que l'identification du jeune lecteur au personnage principal sera rapide. On retrouve des thèmes chers à l'auteur (le retour et les séquelles de la guerre, la recherche d'un parent disparu…) qui seront plus tard développés dans Fils de guerre et dans Be safe). Une lecture agréable pour une histoire de facture assez classique.

  

Morceau choisi

"Les types comme moi n'ont pas le droit d'empoisonner l'existence des gens qui n'ont jamais connu cette époque." (p. 153)

 

Coquilles

"Viens ici que je te vois !" (p. 89)

 

"Je ne veux pas que tu me vois comme ça." (p. 99)

1999

Fils de guerre

Le narrateur retranscrit les conversations qu'il a eues avec Jozef, un jeune garçon, réfugié et blessé lors d'une guerre dans les Balkans. On découvre la mise à l'écart de sa famille au sein du village. Le motif en est la naissance d'une petite fille porteuse d'une tache de vin coïncidant avec la sécheresse et la guerre. Recrutements forcés, exécution des déserteurs, propagande, enrôlement d'enfants : la guerre, vue par les civils, victimes collatérales de la stupidité humaine.

   Mon avis... à partir de 12 ans

Un ouvrage fort et marquant, qui nous confronte à ce que l'on pourra considérer comme un prototype de l'enrôlement des enfants-soldats dans nombre de conflits.

 

   Morceaux choisis

 "Avec lui, j'avais déjà parlé de la naissance des bébés et de… de ces choses-là. Je n'arrivais pas à croire ce qu'il m'avait raconté. Que les bébés naissaient entre les cuisses des femmes. Comme les chiennes ou les brebis quand elles font leurs petits dans les pâtures à la fin de l'hiver. Ça va que ce sont des animaux… Mais là, pour Maman, c'était impossible. Il y avait forcément une autre façon de faire. Pendant un moment, j'ai essayé de raisonner mon frère, de lui faire comprendre que notre mère à tous les deux ne pouvait pas mettre bas un enfant comme n'importe qu'elle femelle. Mais Tadéus s'en foutait." (p. 18)

 

"Je suis sûr que les loups ont le même sourire quand ils sentent que leur proie ne peut plus leur échapper." (p. 70)

 

"Si je survis à cette guerre, petit, il faudra que tu m'expliques, à moi qui ai mis tant de vies au monde sans jamais réclamer un sou… Il faudra que tu m'expliques en quoi la vie de l'homme qui t'a appris à lire et à écrire vaut 10 000 leks…" (p. 75-76)

 

"Maman disait que la guerre faisait ses morts silencieusement, comme une chatte fait ses petits." (p. 90)

 

"Ça aurait peut-être été mieux, qu'on meure tous ensemble, ce jour-là." (p. 97)

 

"C'était déjà un vieux chien, il avait juste mon âge. Quand il est mort, je suis devenu aussi vieux que lui." (p. 102)

 

"Nous sommes tous bizarres en ce moment, Jozef. Avant la guerre, j'étais instituteur […]. En ce moment, je devrais apprendre à ma classe le théorème de Pythagore. "Le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des côtés opposés." Mais je n'ai plus de classe, ni d'élèves… Un seulement : toi ! En plein bois, qui plus est. Et qu'est-ce que je lui explique ? Comment poser un collet ! Tu ne trouves pas ça bizarre ?

- C'est peut-être plus important, non ? Je veux dire… savoir poser un collet, c'est plus utile.

- Je ne sais plus, Jozef. Il y a quelques mois encore, je ne me serais même pas posé cette question. Et maintenant que je me la pose, je ne sais pas y répondre…" (p. 119)

 

"Des morts, pendant des semaines j'en ai sorti des dizaines et des dizaines. On les enterrait et on leur versait de la chaux dessus parce qu'avec l'été qui arrivait, ils avaient peur des épidémies. Les sous-off, eux, n'y touchaient jamais, et ils portaient des masques. Mais nous, on y allait comme ça, à mains nues. Les premiers, j'ai cru que je ne pourrais jamais y toucher. Ils me faisaient peur avec leurs visages boursouflés et leurs grands yeux tout vides. Quand on avait un moment de repos, je m'obligeais à ne pas dormir pour ne plus refaire de ces cauchemars où je les voyais venir vers moi et me toucher avec leurs mains toutes raides et pleines de terre. Et puis il a bien fallu que je m'habitue." (p. 146)

2000

Belle neigeuse

Presque tout le monde a déserté Diambo, au Mali, du fait de la terrible sécheresse qui s'est abattue sur le pays. Namia et Dimé, dont les parents ont disparu, décident de tenter d'embarquer comme passagers clandestins pour Beltégeuse (ils ont cru entendre "Belle Neigeuse")...

   Mon avis… à partir de 7 ans

Une nouvelle éditée dans le cadre de la méthode de lecture Grindelire CE1. Les illustrations sont de Marcelino Truong, qui a également réalisé celles du Monde d'en haut. Trois pages sont consacrées à des jeux de compréhension et de vocabulaire, en lien avec l'histoire.

2000

L'Autre côté du mur

Lucile vient de déménager. Nouvelle ville, nouvelle vie... et puis ce gigantesque mur de béton au fond du jardin, dont tous les enfants ont interdiction de s'approcher. Un jour, son chat se faufile dans une anfractuosité de ce mur, et reparaît avec un bracelet en guise de collier...

   Mon avis… à partir de 7 ans

Une nouvelle éditée dans le cadre de la méthode de lecture Grindelire CE1. Une très belle parabole sur la différence et les peurs qu'elle engendre. La tension et le danger sont palpables tout au long de la lecture (en partie grâce à une terrifiante comptine qui n'est pas sans rappeler certains romans de Stephen King) : un régal !

 

   Morceau choisi

"Qui murmure, qui murmure

Derrière le mur ?

Cric et crac, et croc et dur.

Derrière le Mur, plus rien n'est sûr". (p. 4)

2000

Le plus grand

cirque du monde

(Je lis des

Histoires Vraies n°91)

 

Mark, jeune américain, se fait embaucher par le cirque Barnum, le plus grand cirque du monde, pour s'occuper de Jumbo, le plus célèbre éléphant de l'époque. il y cotoye le Général Tom Pouce et Phineas Barnum, entrepreneur de génie.

   Mon avis… à partir de 8 ans

Un récit à la première personne qui permet de (re)découvrir ce personnage incroyable et talentueux que fut P. Barnum... et donne envie de revoir "De l'eau pour les éléphants"...

 

2001

L'Homme du jardin

Mélie s'apprête, de nouveau, à passer un week-end seule dans sa grande maison. Son père, avec lequel elle vit, est de garde à l'hôpital. Comme chaque soir, elle va calmer son angoisse en dévorant tout ce qui lui passe sous la main, en allumant toutes les pièces et les appareils susceptibles de faire du bruit. Mais voilà qu'elle découvre un homme étendu dans son jardin…

   Mon avis… à partir de 12 ans

Un roman policier qui se lit rapidement, narré à la première personne, accompagné d'une réflexion sur les troubles psychologiques dont souffre l'héroïne.

 

   Morceaux choisis

"- Une chance qu'on ait cette maison, Mélie, sinon je ne sais pas où nous habiterions.

- Moi je sais ! On habiterait comme tout le monde dans un appartement, avec des voisins devant, derrière, dessus, dessous et sur les côtés." (p. 10)

 

   Coquilles

C'est peut-être aussi pour ça que je suis grosse. Parce qu'à l'intérieur, en secret. sans même que je m'en rende compte, j'abrite cette immense absence. Et ça prend de la place…" (p. 94)

 

"Le nez collé aux vitres embuées, je regarde les longs stalactites de glace pendre le long des branches." (p. 139)

2001

"Paroles..." : Rencontres

Citoyennes à Méricourt

L'ouvrage rend compte des nombreux et riches échanges relatifs à la citoyenneté qui ont eu lieu lors de rencontres et travaux communs ayant impliqué près d'un millier de personnes à Méricourt : scouts, sapeurs-pompiers, maison des jeunes, enseignants, élèves, foyers de personnes âgées, cafés...

Un grand merci au service "Projet de Ville-Territoires" de la Mairie de Méricourt, qui m'a très gentiment procuré cet ouvrage introuvable ailleurs...

 

   Mon avis… à partir de 12 ans

Des traces, illustrations, pensées, textes de grande qualité. Encore plus que le Citoyen, c'est l'Humain qui a été visiblement mis à l'honneur lors de ces rencontres.

 

   Morceaux choisis

"Détail d'une affiche dans une illustration : "Non au racisme et à la xénophobie."

Tag illustré par-dessus : "Étrangers, ne nous laissez pas tout seuls avec les Français !!!" (p. 46)

2001

La prise de la Bastille

(Je lis des

Histoires Vraies n°97)

Hugo, apprenti chez un menuisier, à Paris, subit, comme tous les gens du peuple, la hausse du prix du pain. Il participe à des émeutes : saccage des octrois, pillage du couvent Saint-Lazare, récupération d'armes à l'hôtel des Invalides et... prise de la Bastille en vue d'y récupérer des munitions.

   Mon avis… à partir de 8 ans

La mise en route est rapide et l'on n'a pas vraiment le temps de faire connaissance avec le narrateur... L'histoire permet cependant de rectifier une image d'Epinal : la prise de la Bastille ne visait pas en priorité la libération des prisonniers (qui étaient très peu nombreux à ce moment-là, d'ailleurs).

 

2002

Miée

À la fin des vacances, Anna retourne chez sa grand-mère, Miée, dont elle apprécie la compagnie. Mais voilà que la vieille dame perd progressivement la tête, dans une mesure que la vieillesse seule ne peut expliquer. Consciente de son trouble, Miée demande à sa petite-fille de garder cela secret… Ce qui devient de plus en plus difficile… et dangereux.

   Mon avis… à partir de 10 ans

Voir disparaître peu à peu la personnalité d'un être cher, qui est pourtant toujours présent physiquement. Xavier-Laurent Petit s'est attaqué avec doigté à un thème lourd, et se garde bien de tomber dans le pathos. Une histoire qui entre en résonnance avec les histoires personnelles de nombreuses familles. On appréciera au passage le petit "tacle" réservé aux rédacteurs de dictionnaires spécialistes des définitions qui nous renvoient à un autre mot inconnu… ;o)

 

   Références littéraires

- PEF, Le prince de Motordu

- Alphonse de Lamartine, L'automne : "Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu'elle expire

S'exhale comme un son triste et mélodieux."

 

   Référence musicale

- Luc Plamondon & Richard Cocciante, Belle, extrait de la comédie musicale "Notre-Dame de Paris"

 

   Références culinaires

- les roudoudous

- les loqma bel'ahssel (recette p. 97-98)

 

   Morceaux choisis

"Joachim, c'est mon frère. Enfin… pas vraiment. Mon demi-frère plutôt. Mais cette histoire de "demi", je ne l'aime pas. On se ressemble tellement tous les deux, que je ne vois pas vraiment pourquoi on ne serait qu'à moitié frère et sœur." (p. 44)

 

"Premier exploit : papa a ouvert toutes les huîtres sans se massacrer la main.

Deuxième exploit : j'en ai goûté une !

Il paraît qu'elles sont encore vivantes quand on les mange ! En plus, j'ai lu quelque part qu'elles continuaient à gigoter au fond de l'estomac plusieurs minutes après qu'on les a avalées. Beurk ! Et puis, il faut le dire : une huître, ça ressemble trop à une énorme morve." (p. 48)

2002

153 jours en hiver

Galshan, jeune fille mongole, se voit obligée de quitter la ville pour aller vivre chez son grand-père, le temps que sa mère accouche. Elle va ainsi passer plusieurs mois dans une steppe, auprès du vieil homme avec lequel le premier contact n'a pas été des plus chaleureux et qu'elle surnomme "vieux fou". Qu'y a-t-il à faire et à apprendre au milieu des moutons, dans la dernière tente habitée de cet ancien campement ?

   Mon avis… à partir de 9 ans

Comme souvent chez Xavier-Laurent Petit, la construction narrative que l'on croit voir se profiler réserve quelques surprises : tous les ingrédients d'une situation mille fois vue dans les films hollywoodiens peuvent être présents, mais la scène attendue ne s'achèvera pas de la manière conventionnelle (exemple : l'attaque de l'once). On y découvre avec plaisir les principes de la fauconnerie. Il s'agit du premier épisode d'une trilogie, qui se poursuit avec "Le col des Mille Larmes" et s'achève par "La route du Nord".

 

    Référence littéraire

Ernest Hemingway, Le vieil homme et la mer

 

   Morceaux choisis

"Ce que tu veux lui apprendre, ma petite-fille le sait déjà. Alors que ce que j'ai, moi, à lui montrer est encore tout neuf pour elle. Si tu ajoutes à cela que je ne suis plus tout jeune et que personne ne peut prévoir le nombre de jours qu'il me reste à vivre, je pense qu'il est préférable qu'elle reste ici, à mes côtés…" (p. 53)

 

 "Il ne faut jamais se reposer, articula-t-il péniblement, les lèvres bleues de froid. Ma grand-mère est morte comme ça, l'année du Grand Djout. J'étais à peine plus âgé que toi. Elle redescendait une bête trop faible en la portant sur ses épaules. Elle a dû s'arrêter pour souffler, et on les a retrouvées mortes toutes les deux, elle et la brebis. Elle était assise, le dos contre la roche et, de loin, on pouvait croire qu'elle s'apprêtait à se relever. Notre pays est un pays d'hommes debout." (p. 122-123)

 

 "On a l'air malin, hoqueta-t-elle, à pleurer alors qu'on devrait rire." (p. 163)

 

   Coquilles

Ensuite, il n'avait jamais compris que Ryham ne continue pas, comme tous les hommes de la famille l'avait toujours fait, à élever ces immenses troupeaux de chevaux et de moutons qui, été comme hiver, parcouraient les flancs des montagnes. (p. 21-22)

 

Baytar lui avait montré à les piéger avec de la glue. (p. 70)

 

2002

Le grand silence

(DLire n°42)

Les animaux de la vallée meurent tous, les uns après les autres. dans la neige, Leïla et son ami Sam enquêtent...

   Mon avis… à partir de 9 ans

L'histoire est inspirée d'un fait réel (une pollution volontaire dans une vallée des Pyrénées). L'épisode de l'accident du car ramenant les enfants chez eux dans la neige n'est pas sans rappeler celui que l'on retrouvera dans L'attrape-rêves...

2002

Anne Bonny

femme pirate

(Je lis des

Histoires Vraies n°104)

La serveuse d'une auberge jamaïquaine écoute les récits d'un ancien pirate, John, qui a connu Anne Bonny et a pourchassé des bateaux en sa compagnie.

   Mon avis… à partir de 8 ans

Un peu décevant, ce numéro : on est ici loin de "l'histoire vraie" puisqu'il s'agit d'un récit qui a lieu nombre d'années après les faits. L'auberge "The Treasure" est certainement un clin d'oeil appuyé au roman de R. L. Stevenson, mais je me demande pourquoi le récit à le première personne ne serait pas plutôt celui d'un mousse... La note sur les flibustiers  (p. 8) renvoie à une carte détachable... Mieux aurait valu reproduire la courte définition en bas de la page, comme il est d'usage, je crois. Si l'on détache la carte, il faudra chercher dans un dictionnaire...

2002

Chasseurs de

dinosaures

(Je lis des

Histoires Vraies n°109)

Les grands travaux nécessaires à la construction de lignes de chemin de fer aux États-Unis, à la fin du XIXe siècle, ont entraîné la mise à jour de très nombreux fossiles géants. Nous suivons l'affrontement permanent de deux scientifiques, Edward Cope et Charles Marsh, dont la rivalité a grandement servi la science.

   Mon avis… à partir de 8 ans

Un épisode méconnu de la paléontologie. Il est utile de se rappeler que le mot "dinosaure" ne date que de 1841...

2003

Les Yeux

de Rose Andersen

Adriana quitte son hameau, avec ses parents, sa petite sœur et son frère Guillermo pour aller s'installer dans un bidonville mexicain qui jouxte le cerco, le mur marquant la frontière mexico-américaine. Comme tous les habitants, ils n'ont qu'un espoir : passer clandestinement… L'opération est périlleuse et très coûteuse. Le temps de gagner assez pour tenter de passer, Guillermo fait de mauvaises rencontres et Adriana se retrouve obligée de risquer sa vie dans des travaux extrêmement dangereux.

  Mon avis… à  partir de 11 ans

Sous un titre a priori peu attrayant se cache une belle histoire, comme Xavier-Laurent Petit sait en écrire lorsqu'il s'attaque à des thèmes sociaux forts : pauvreté, émigration, drogue, violence. La descente aux enfers du grand-frère, les tâches dangereuses réservées aux enfants des rues, le racket auquel sont soumis les nouveaux arrivants, la chasse aux sans-papiers par les border patrols

 

   Références musicales

- Franky Enamorado (chanteur inventé ?)

- Cesária Évora, Miss Perfumado

- Anne Sylvestre, J'ai une maison pleine de fenêtres

 

   Morceaux choisis

"Ça faisait un bout de temps aussi qu'avec Guillermo on avait compris ce qu'était une tête de riche : la même que la nôtre, mais en plus clair, sans ces cheveux plats et noirs qui faisaient de nous des pauvres à vie, même avec les chaussures que M'man récupérait." (p. 15)

 

"Et puis un matin, le père a fermé la porte de chez nous […] Et puis il a donné un tour de clé avant de la jeter au loin, dans la poussière. On ne reviendrait plus jamais. C'est ce qu'il disait." (p. 15-16)

 

"Je suis descendue. C'était la première fois que je posais le pied au pays des ranjeros. Du bout de ma semelle, j'ai gratté la poussière, des fois que l'argent se serait trouvé en dessous. Mais ce n'était que du bitume." (p. 114)

2003

Toussaint Louverture

(Je lis des

Histoires Vraies n°118)

Doumé et son grand-père sont au service du général Toussaint Louverture, qui s'est opposé à Napoléon lorsque celui-ci a tenté de réinstaurer l'esclavage. La politique de la terre brûlée pourra-t-elle faire face à l'attitude sournoise des militaires français ?

   Mon avis… à partir de 8 ans

Un épisode méconnu... en particulier celui de l'arrestation de Toussaint Louverture, qui n'est franchement pas à l'honneur de la marine française...

2004

Le Col

des Mille Larmes

Ryham conduit l'énorme camion de la coopérative à travers les routes escarpées des montagnes asiatiques. Pressé de retrouver sa famille, il décide de passer par le col des Mille Larmes, malgré la promesse faite à son épouse de ne plus emprunter cette route ô combien dangereuse. Mal lui en prend : un éboulement se produit lors de son passage. Le voilà perdu dans une zone où la survie n'excède pas quelques heures. Sa fille, Galshan, ne croit pas à sa mort, et espère encore, plusieurs semaines après l'accident, que son père est toujours en vie. Un rêve récurent la conforte dans cette idée.

   Mon avis… à partir de 9 ans

Ce roman, deuxième d'une trilogie, peut être lu indépendamment du premier opus (153 jours en hiver), dont il révèle cependant des éléments-clé. On gagnera donc à les lire dans l'ordre, d'autant que les relations entre les personnages n'en seront que plus claires. On retrouve avec plaisir les héros mongols, dans une intrigue un peu plus conventionnelle, même si elle réserve son lot de surprises. Le troisième tome s'intitule "La route du Nord".

 

   Morceaux choisis

"Il tripota son poste de radio jusqu'à capter une radio chinoise crachotante. Il ne comprenait qu'un mot sur dix, mais c'était déjà une compagnie. L'ennemi, ici, c'était la solitude." (p. 11)

 

"Ma grand-mère disait que certains rêves sont comme les loups qui chassent, fit Baytar. Ils n'abandonnent jamais." (P. 51)

 

"Bientôt, plus personne ne fera ce que je sais encore faire." (p. 63)

 

"Aussi loin qu'il se souvienne, sa famille avait toujours vécu parmi les bêtes. C'est là qu'était sa place." (p. 70)

 

"Il faut être né ici…" (p. 81)

 

"Lorsqu'il était tout jeune, il venait chaque année. Ensuite, le gouvernement a obligé les nomades à mettre leurs enfants en pension pendant l'hiver. Ils restaient des mois entiers dans les villes, à apprendre ce que leurs parents ignoraient et à oublier ce qu'un berger doit savoir. Lorsqu'ils nous rejoignaient, à la belle saison, c'est à peine si on les reconnaissait. Ils ne savaient plus rien faire. Ce n'étaient plus nos enfants…" (p. 87)

 

"Eux, ce sont Dalaï et Ïalad, ils sont jumeaux. C'est la première fois que tu les vois, profites-en ! Si tu fais un vœu au-dessus de leurs berceaux, il sera exaucé." (p. 92) Note : on observera que les deux prénoms sont le miroir l'un de l'autre…

 

"Les lettres le fascinaient. Parfois, lorsque Galshan ouvrait un livre, il lui demandait de lire à haute voix. Et il était capable de rester là, sans bouger, à ne rien faire d'autre qu'écouter. Sur bien des choses, ces petits signes noirs et incompréhensibles semblaient en savoir plus que lui. Le pouvoir des lettres était extraordinaire." (p. 127)

2004

Une absence

(Je Bouquine n°243)

Un jour, dans une charcuterie, la mère d'Isa tombe en arrêt devant un client et lui demande... s'il ne serait pas son frère ! Isa n'en revient pas, elle qui pensait sa mère fille unique... D'autant que ni cette dernière, ni sa grand-mère maternelle n'acceptent d'évoquer le sujet, visiblement douloureux. Isa, aidée par Rémi, le fils du charcutier, se lance dans une enquête qui risque fort de bouleverser toute sa famille.

Mon avis... à partir de 10 ans

Un secret de famille étouffant que l'on découvre, progressivement, avec grand intérêt.

 

  Références musicales

- Deftones, White pony (2001)

- KoRn

- Tool

- The Offspring, Million Miles Away (2001)

 

  Référence cinématographique

- Nicolas Philibert, Être et avoir (2002)

 

  Référence littéraire

- Edgar Allan Poe, La lettre volée (1844)

2004

La croisière jaune

(Je lis des

Histoires Vraies n°125)

En 1931, Citroën lance "La croisière jaune", une expédition en auto-chenilles qui va relier Beyrouth à Pékin. 12 000 km remplis de dangers, mais également de rencontres chaleureuses.

   Mon avis… à partir de 8 ans

On suit essentiellement les aventures d'une des deux équipes, celle partie de Pékin et censée rejoindre l'autre à mi-parcours. Une épopée qui permet de se remémorer cette aventure et de (re)découvrir les autochenilles, grâce à une belle carte illustrée détachable en fin de livret.

 

2004

Joan Miró

L'enfant qui rêvait

d'être peintre

(Je lis des

Histoires Vraies n°128)

Joan Miró était un cancre. Il a dû, pour devenir le talentueux peintre que l'on connaît, lutter cotre la volonté de son père qui tenait à faire de lui un comptable. On découvre également sa rencontre avec un certain Pablo Picasso, à Paris.

   Mon avis… à partir de 8 ans

Tout comme Xavier-Laurent Petit, on peut retenir cette phrase de Miró : "Las cosas más simples me dan ideas." (Les choses les plus simples me donnent des idées.)

 

2004

Merlin l'enchanteur

(Je lis des

Histoires Vraies n°135)

 

L'histoire d'une légende, celle d'un jeune garçon sans père qui, par diverses prophéties, en vient à être reconnu comme un mage puissant, qui serait à l'origine de la naissance du futur roi Arthur.

   Mon avis… à partir de 8 ans

On s'éloigne là de la promesse que contient le titre de la collection, "je lis des Histories vraies", mais l'auteur prend soin de relativiser à plusieurs reprises la fiabilité des sources historiques utilisées (des récits écrits six siècles après les faits supposés).

 

2005

Charlemagne

À la mort de Pépin, Charles (on ne l'appellera Charlemagne, Charles le Grand, que trente ans après sa mort) se retrouve à la tête d'un royaume qu'il ne va cesser d'étendre. Il va ainsi fonder une Europe économique, politique, militaire et religieuse, plus de douze siècles avant l'Union Européenne.

  Mon avis... à partir de 10 ans

L'ouvrage reprend, dans l'ordre chronologique, les événements marquants de la vie de Charlemagne. Un encart central de 8 pages apporte une iconographie en couleurs bienvenue. L'ensemble est plaisant à lire, tant par l'aspect romancé que par les précisions que n'hésite pas à apporter l'auteur sur le fait que tel ou tel point puisse plus tenir de la légende que d'autre chose. Le vocabulaire spécifique est expliqué dans un lexique, en fin d'ouvrage, auquel il faut parfois se référer tout de même un peu trop souvent à mon goût. Un doublon avec les notes de bas de page, lors de la première rencontre avec un mot difficile, aurait sans doute été bienvenu.

 

  Morceaux choisis

 " "Errore corrigere, recta cohortare." Corrige tes erreurs et écris correctement !" (p. 64)

 

" "Qu'il y ait des écoles de lecture pour les enfants, que les psaumes, les notes, le chant, le calcul et la grammaire soient enseignés dans tous les monastères et les évêchés", exige alors Charles dans un capitulaire." (p.66)

 

"L'empereur de Byzance, en cette année 800, c'est Irène. Une impératrice, alors ? Non ! Une impératrice n'est jamais que la femme d'un empereur alors que, à Byzance, c'est elle, Irène, qui a le pouvoir. Ou plutôt, qui a pris le pouvoir..." (p. 97)

 

  Coquilles

 "Pater noster, qui est in cælis... " (p. 8 et 48)

 

"Cette enluminure provient des manuscrits de l'abbaye de Fulda, l'une des plus importante du IXe siècle." (p. 64c)

2005

Maestro

Pauvres parmi les pauvres, Saturnino, Luzia et Patte-Folle survivent, gamins des rues d'une dictature d'Amérique du Sud. Quelques menus larcins agrémentent le quotidien difficile des petits boulots, mais risquent de déchaîner la fureur des macacos, les miliciens du président. Un jour, alors que le pire est sur le point d'arriver, Saturnino rencontre un vieil homme qui ne craint pas la garde présidentielle et lui propose de venir dans son école...

  Mon avis... à partir de 10 ans

Une belle histoire, palpitante, qui nous mène on ne sait où... Je regrette qu'en dehors de La marche de Radetzky de Johan Strauss père, L'Orfeo de Monteverdi et le Nisi Dominus de Vivaldi nous n'ayons pas les références des nombreuses musiques que l'auteur avait visiblement en tête lors de l'écriture... L'idée principale de l'ouvrage provient de l'orchestre de rue bolivien monté par le chef d'orchestre Freddy Céspedes : La Orquestra Sinfónica Municipal de El Alto (une petite recherche sur Youtube...)

 

  Morceaux choisis

 "– Ta première note, Saturnino. La plus importante. Si tu l'aimes, tu aimeras les millions d'autres qui vont suivre. C'est comme un fleuve. Rien ne peut arrêter une source qui sort de la terre.

Le vieux avait parfois des phrases que personne ne comprenait." (p. 64)

 

"C'est ce que j'aime en musique, on peut recommencer des milliers de fois comme si c'était neuf." (p.113)

2005

Marie Curie

Mania Sklodowski, jeune polonaise, quitte sa terre natale afin de poursuivre ses études à Paris. Elle y entame une brillante carrière et se passionne pour des éléments émettant un rayonnement invisible, qu'elle qualifie de "radioactifs". Avec son mari, Pierre Curie, elle va en isoler un en particulier, le radium, très prometteur, mais très difficile et coûteux à obtenir. Après la mort de Pierre, au début de la Première Guerre mondiale, celle qui se fait appeler "Marie" Curie milite pour la création de voitures équipées d'appareils radiologiques, les "petites Curie", destinées à accélérer le diagnostic, et donc le soin, des blessés. Elle meurt en 1934 (à 66 ans), après avoir obtenu deux prix Nobel...

  Mon avis... à partir de 10 ans

Le choix de développer certains moments marquants de la vie de Marie Curie, qui déroute quelque peu au départ (le premier chapitre débute lorsqu'elle a 24 ans), rend la lecture de cette biographie agréable et rapide.

 

  Morceaux choisis

 "Les carnets de laboratoire de Marie et Pierre ont été conservés. Aujourd'hui encore, un siècle après leurs travaux, ils sont toujours radioactifs." (p. 46)

 

"Pierre est inquiet. Inquiet pour sa santé et son travail, mais pas seulement. Il redoute aussi l'utilisation qui pourrait être faite de l'extraordinaire énergie du radium. Une crainte qu'il évoque dans son discours lorsque, enfin, lui et Marie se décident à aller en Suède. Marie est présente, bien sûr, mais... dans la salle, à l'écouter ! Car, si elle a reçu le prix Nobel au même titre que Pierre, seuls les hommes sont admis à prendre la parole devant l'Académie des sciences !" (p.60)

 

"Marie, elle, pense d'abord à sauver "son" radium. Son laboratoire n'en possède alors qu'un seul gramme. Autant dire une vraie fortune puisque, avec la guerre, les cours vont augmenter de façon spectaculaire. Bientôt, le gramme de radium vaudra plus de trente-cinq millions de francs !" (p. 87-88)

 

"Un an avant sa mort, elle déclarait : "Je suis de ceux qui pensent que la science a une grande beauté..." " (p. 104)

2005

Un voyage avec Jules Verne

(Je lis des

Histoires Vraies n°138)

En 1884, à 56 ans, Jules Verne embarque sur le Saint-Michel, un voilier qu'il vient d'acheter, et voyage jusqu'en Méditerranée, tout en continuant à écrire les romans qui ont fait son succès. À chaque port, l'accueil qui lui est réservé est triomphal et il doit supporter des mondanités qui l'ennuient. La rançon du succès... Mais la mer peut être traître...

  Mon avis... à partir de 9 ans

Jule Verne, un des écrivains préférés de Xavier-Laurent Petit, qui a donné le goût de la lecture à des générations d'adolescents...

2005

Énigme au temps

de la Préhistoire

(Je lis des

Histoires Vraies n°142,

réédité dans le Hors-série n°5

Spécial Préhistoire

en juillet-août 2008)

 

Quatre-Doigts et sa tribu de Néandertaliens ont  trouvé un abri pour la nuit. Avec un peu de chance, la migration des bisons aura lieu le lendemain et ils pourront chasser. Mais voilà que Quatre-Doigts vient en aide à un curieux homme, un "Grand-Front" blessé. Espèce que l'on nommera plus tard "Cro-Magnon" ou homo sapiens...

  Mon avis... à partir de 8 ans

Une belle nouvelle préhistorique, qui propose une explication à certaines peinture rupestres... et n'a pas à être expurgée de quelques scènes, contrairement à Ao, le dernier Neandertal... On notera également les très agréables illustrations d'Erwan Fagès.

2006

Le piège de la belle

(Je Bouquine n°272)

C'est le dernier jour pour Baba Zhu, le grand-père de Liuxing. Sa maison va être rasée et il quittera pour toujours le village où il est né, noyé par la construction d'un barrage géant. Sa petite fille tente de le rejoindre, malgré l'interdiction formelle des autorités de descendre dans la vallée. En chemin, elle rencontre un jeune militaire, qui risque bien de succomber au "piège de la belle"...

  Mon avis... à partir de 11 ans

Une histoire de barrage qui a sans doute servi de point de départ à L'attrape-rêves, publié trois ans plus tard. Le récit s'inspire du barrage des Trois-Gorges (même si la Chine n'est jamais nommée, tout comme les pays où l'action se déroule, d'une manière générale, dans les romans de Xavier-Laurent Petit). Le triste sort du dauphin de Chine est également abordé. On notera au passage la reprise de l'image forte, adaptée au récit, de l'inconnu bloquant les chars de la place Tian'anmen.

 

  Morceaux choisis

 "On dit qu'à chaque arbre abattu un homme disparaît." (p. 36)

 

"Tu sais, vieux Zhu... Je voulais te dire que si ça n'avait tenu qu'à moi, je... Enfin, ce sont les ordres. Je suis là pour les exécuter, rien d'autre. [...]

- Et tu les exécutes très bien [...]. Continue comme ça, sergent, tu vas prendre du galon !" (p. 39)

2006

Geronimo

Le dernier Apache

(Je lis des

Histoires Vraies n°149)

 

Accompagné par son père, le capitaine Gatewood, Jim rencontre Geronimo, ancien chef apache qui s'exhibe dans des foires pour gagner un peu d'argent. Celui-ci lui raconte pourquoi il est entré en guerre contre l'homme blanc.

  Mon avis... à partir de 8 ans

Une situation qui n'est pas sans rappeler le film Lone Ranger (2013).

2006

La bataille de Verdun

(Je lis des

Histoires Vraies n°152)

 

En 1916, Pierre rentre chez lui pour une courte semaine de permission. Il relate à son jeune frère, P'tit Louis, la vie dans les tranchées. Alors qu'il s'est absenté, P'tit Louis découvre un des carnets dans lequel Pierre tient son carnet de guerre.

  Mon avis... à partir de 8 ans

Le récit évite habilement de tomber dans le pathos, sans pour autant trahir l'Histoire. Il s'appuie sur de réels carnets de guerre du grand-père de l'épouse de Xavier-Laurent Petit (présentés dans la partie documentaire). Les illustrations de Jazzi réalisent le même tour de force...

 

2006

La course

de la dernière chance

(Je lis des

Histoires Vraies n°157)

 

La "course au sérum" de 1925, ce transport en urgence par chemin de fer et par traîneaux à chiens d'une boîte de sérum antidiphtérique, en vue de sauver  les habitants d'une petite ville de l'Alaska. Le dernier segment de la course fut assuré par le chien Balto, qui connut ainsi une célébrité internationale.

   Mon avis… à partir de 8 ans

Une course sanitaire qui mérite de rester dans les mémoires. En 1995, un dessin animé reprit cette histoire sous le titre "Balto, Chien-loup, héros des neiges". Une statue de Balto a été érigée dans Central Park.

 

2007

Un amour d'enfance

(recueil collectif

de chroniques)

Parmi 76 auteurs et illustrateurs, Xavier-Laurent Petit explique en quoi un ouvrage a marqué son enfance. Dans son texte "Verne mais pas Vernes".  Il met ainsi en avant le Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne, qui l'avait autant passionné que les aventures de Bob Morane (d'Henri Vernes) mais qui, à la différence de ces dernières, a conservé pour lui tout son intérêt.

  Mon avis... à partir de 13 ans

Un court texte de trois pages, dans lequel Xavier-Laurent Petit explique qu'un de ses ouvrages est directement né de la lecture des Indes noires de Jules Verne...

 

  Références musicales

- Jules Verne, Voyage au centre de la Terre

- Jules Verne,  Les Indes noires

- Henri Vernes, les aventures de Bob Morane

 

  Morceau choisi

 "[...] L'attachement que j'ai pour Jules Verne vient d'ailleurs. Je lui envie d'avoir vécu à une époque où le progrès – et tout spécialement celui de la science – était porteur d'un inébranlable optimisme." (p. 45)

2007

Be Safe

Jeremy et Oskar O'Neil sont deux ados américains qui font du rock dans leur garage. Désœuvré, Jeremy se fait recruter par l'armée. On lui promet qu'il va construire des ponts. Il apparaît rapidement que l'Oncle Sam a d'autres ambitions pour lui, bien plus périlleuses. Oskar se trouve partagé entre une angoisse permanente pour son frère, qui ponctue chacun de ses mails effrayants par "Be safe" (prends soin de toi), et son amour Marka, avec laquelle il a "repris" le groupe musical... D'autant qu'il ne comprend pas pourquoi son père s'évertue à cacher un secret déjà éventé.   Mon avis... à partir de 13 ans

Be safe a remporté de nombreux prix littéraires.

 

  Références musicales

Looking out my back door

     - Pixies, Monkey gone to heaven

     - Natalie Merchant, San Andreas Fault

     - Neil Young, Old man

 

  Morceaux choisis

 "Je me suis essuyé les yeux, le nez plein de morve, tandis que les petites serpillières trempées de mes mouchoirs s'accumulaient dans la poubelle. On aurait dû prévoir tout ça et en commander un wagon. Nos provisions n'allaient jamais suffire à éponger tout ce qu'on pleurait dans cette maison." (p. 104-105)

 

"– Il nous faudrait un titre...

Over there, a-t-elle proposé au moment exact où je disais la même chose. Là-bas...

On a éclaté de rire..

– On vient de faire une philippine, a dit Marka. Faut faire un vœu.

– Une philippine ?

– C'est quand deux personnes disent la même chose au même moment. Chacune fait un vœu et, le lendemain, le premier qui dit à l'autre "Bonjour, Philippin" ou "Bonjour Philippine" voit son vœu exaucé. Attends, je cherche mon vœu..." (p.134)

 

"Je n'y comprenais rien. C'était un truc plutôt compliqué, l'amour. Une sorte de labyrinthe dans lequel on se perdait assez facilement en cherchant où avait bien pu passer l'autre." (p.140)

2007

François Ier

Le maître de Chambord

(Je lis des

Histoires Vraies n°165,

réédité dans le n°228)

 

Clément est apprenti auprès d'un maître sculpteur, sur le chantier du château de Chambord. Voilà qu'un jour arrivent les fourriers, qui précèdent le cortège royal. Lorsque François Ier se présente, il est accompagné de sa dernière fille, la princesse Marguerite., qui a l'âge de Clément...

  Mon avis.... à partir de 9 ans

On lit avec intérêt cette présentation, courte, mais assez riche, d'un morceau choisi de la construction de Chambord.

2008

Il va y avoir du sport

mais moi je reste tranquille

(recueil collectif de nouvelles)

Haut-niveau

 

Amélie Grandin a un problème de taille, au propre comme au figuré : elle a 15 ans et mesure 1,92 m. Le collège est pour elle un vrai calvaire, tant du fait des surnoms dont l'affublent ses camarades que de l'impossibilité de nouer une quelconque relation avec quelqu'un  sans lui causer un torticolis. Le changement de collège imposé par sa mère sera--il la solution ? Peu probable... à moins que la prof de sport n'ait une idée...

   Mon avis... à partir de 11 ans

Une partie de ping-pong de Colas Gutman, L'été de Marie-Jo Pérec de Florence Seyvos, Championne du monde d'Ellen Willer et Une balle perdue de Valérie Zenatti.

 

   Références littéraires

- Alexandre Dumas, les Trois Mousquetaires

- Victor Hugo,

- Marie Desplechin

- Valérie Zenatti

- Luis Sepúlveda, le Vieux qui lisait des romans d'amour

- Malika Ferdjoukh, Enidd

- Arthur Rimbaud

 

   Références musicales

- Manu Chao,

- Manu Chao, Mi vida

 

   Références cinématographiques

- Tod Browning, Freaks - La monstrueuse paradee

- King-Kong

 

   Morceau choisi

"Je suis moi, ce n'est pas une très bonne idée et je n'ai aucune échappatoire." (p. 36)

2008

La Route du Nord

Une sécheresse sans précédent sévit dans les plaines de Mongolie. Galshan et son grand-père vont être contraints d'emmener leur troupeau de moutons vers le Nord où, paraît-il, il reste encore un peu d'eau et de pâturages. Les bêtes meurent peu à peu de soif. Quant à Ryham, le père de Galshan, le voici reconverti en guide touristique pour une photographe de presse en plein reportage…

   Mon avis... à partir de 9 anss

Troisième et dernier opus de la trilogie mongole, on retrouve les héros des tomes précédents de nouveau en lutte contre la rigueur de la nature. La marche vers le Nord est peut-être un peu longue, mais la fin de l'ouvrage est très touchante.

 

 

   Référence littéraire

- Galsan Tschinag, La fin du chant

 

   Morceaux choisis

"Guruj, répéta-t-elle machinalement.

Gurudj... C'était l'un de ces mots un peu magiques dont son grand-père avait le secret. Un de ces mots qui ne voulaient rien dire mais que, pourtant, tous les chevaux d'ici comprenaient. Des siècles durant, les cavaliers l'avaient chuchoté à l'oreille de leurs montures pour l'encourager. Et depuis des siècles les chevaux obéissaient." (p. 12)

 

"Cette maladie guettait a famille comme des loups guettent l'animal le plus faible du troupeau. Le père de Baytar était mort aveugle, son grand-père aussi, et d'autres encore, bien avant eux, dont on avait oublié les noms. Son tour était maintenant arrivé. Sa vue s'était éteinte et lui-même s'éteindrait bientôt. Les choses étaient ainsi et il s'en accommodait comme on s'accommode des tempêtes et des orages." (p. 28)

 

"La traînée lumineuse d'une étoile filante traversa le ciel. Elle avait lu quelque part qu'il s'agissait de minuscules débris de l'espace qui brûlaient en entrant dans l'atmosphère. Mais Baytar avait une explication très différente. Pour lui, une étoile filante signifiait que quelqu'un venait de mourir et que son esprit quittait la Terre. Il était persuadé que, si l'on formulait un vœu au passage de l'étoile, le mort veillerait à ce que celui-ci se réalise." (p. 65)

 

"Mon père disait que nous étions les fils du vent. Et on n'enferme pas le vent. Je ne vais pas retenir ma petite-fille." (p. 69)

 

"Tous se taisaient. Qu'un corbeau se pose si près d'un humain, c'était un signe que chacun, ici, comprenait. Signe que la mort et le malheur rôdaient à la recherche de leur prochaine proie…" (p. 76)

 

"Plusieurs fois, le vieil homme lui avait dit que la seule chose à faire au moment du poulinage, c'était de chanter ! Tout le reste était inutile. Les hommes avaient peut-être besoin des chevaux, mais les chevaux, eux, n'avaient pas besoin des hommes. Bien des poulains étaient nés avant que les hommes et les chevaux vivent ensemble, certainement plus qu'il y avait d'étoiles dans le ciel, et personne ne les avait aidés à venir au monde." (p. 169)

2008

L'abbé Pierre

L'appel du cœur

(Je lis des

Histoires Vraies n°169

- réédition du numéro 30)

 

Jeanne et sa famille entendent à la radio l'appel de l'abbé Pierre, au cours de l'hiver 1954. Ils décident, comme des milliers de personnes, de répondre présents et d'aider à loger, vêtir et se nourrir les sans-logis. Parmi eux, se trouvent Guillaume et sa famille, qu'ils ont vus quelques jours plus tôt dormir sous un des ponts de Paris.

  Mon avis... à partir de 8 ans

Il est très utile de voir de plus près cet "appel", qui est régulièrement évoqué lors de chaque vague de froid.

2008

Gandhi

Une marche pour la liberté

(Je lis des

Histoires Vraies n°170)

 

À travers les yeux du jeune Pavanjit, nous suivons l'épisode de la marche du sel, initiée par Mohandas Karamchand Gandhi en 1930, qui permit aux Indiens de s'affranchir de la taxe inique qui touchait cette denrée.

  Mon avis... à partir de 8 ans

Un épisode fondateur dans le développement des mouvements de protestation non-violente. De la part des manifestants, j'entends...

2008

Prisonniers des glaces !

(Je lis des

Histoires Vraies n°178)

 

De 1908 à 1910, le commandant Charcot et son équipage du Pourquoi pas ?, ont exploré l'Antarctique, et se sont volontairement laissés piéger par les glaces...

  Mon avis... à partir de 8 ans

De quoi mesurer l'évolution de notre confort en un siècle et d'admirer tout ce que l'on pouvait faire sans électricité, radio, GPS et anoraks Quechua... ;o)

 

  Morceau choisi

 "- Joyeux Noël à tous !

Un peu émus, les hommes ouvrent les petits cadeaux que leurs familles leur ont confiés au départ [...]" (p. 11)

2009

L'Attrape-rêves

Louise vit “là-haut”, dans la montagne et, comme tous ceux de la vallée, elle ne se mélange pas aux habitants “d’en bas”. Lorsque Chems, un nouvel élève, s’installe à proximité de chez elle, la voici tiraillée entre son attirance pour lui et le rejet par les habitants de la vallée de ce garçon si différent, fin connaisseur de la nature. La fermeture de la scierie signe la mort du village… à moins que l’administration américaine ne fournisse une solution, qui nécessite une lourde contrepartie, pour sauver les emplois…

Mon avis... à partir de 12 ans

« Ce qui se produit dans la vallée reste dans la vallée ». La loi du silence qui règne dans le village, étouffante, est au service des plus forts. Un roman où aucun personnage secondaire n’est foncièrement bon ou méchant : chacun a ses raisons d’agir comme il le fait, ce qui resserre progressivement et insensiblement les nœuds du drame que l’on pressent comme inéluctable. Des extraits de poèmes d'Emily Dickinson font échos à certains moments forts du récit, et donnent envie d'en savoir plus sur cette auteure.

 

Références littéraires

- Emily Dickinson, Poèmes

- Alice Ferney, Grâce et dénuement

 

Ambiance musicale

- John Lennon, Imagine

- Mariah Carey, When I need everybody get to the dance floor

- Fatboy Slim, Wonderful Night

- Lyle Lovett, My baby don't tolerate

 

Morceaux choisis 

"Parfois, ce serait bien de faire comme au cinéma, une seconde prise. Et de pouvoir rejouer les scènes de la vraie vie qu’on a un peu ratées." (p. 57 – à rapprocher de l’extrait de Maestro indiqué ci-dessus, en 2005)

 

"- Et les médecins ?...

- Oh, eux… Ils te font toujours analyses, des trucs et des machins terrifiants. La meilleur façon de tomber malade, c'est de les écouter." (p. 160)

 

"Ce n'est que lorsqu'il s'est décidé à allumer que je me suis aperçue que la pièce était tapissée de livres. Je suis restée un moment à regarder autour de moi. Les bouquins couvraient les murs, ils s'entassaient à même le sol, certains étaient ouverts, posés à l'envers sur les tables……

- Vous les avez tous lus ?

- Beaucoup, pas tous… J'en achète bien plus que je ne peux en lire, j'aime leur compagnie. La vie a besoin de livres… C'est une auteur française (Alice Ferney, Grâce et dénuement) qui a écrit ça. Des millions de gens vivent sans lire, Louise, mais ce qu'ils ignorent, c'est qu'on vit infiniment plus en lisant." (p. 267)

2009

Mon petit cœur imbécile

Sisanda a 9 ans et vit avec sa mère dans un petit village d'Afrique. Elle souffre d'une malformation cardiaque qui l'empêche de courir et de jouer avec les enfants de son âge. Ce "petit cœur imbécile" est une épée de Damoclès sur la vie de l'enfant. Seule une opération très onéreuse pourrait la sauver. Sa mère, Maswala, l'antilope, court pour deux... Peut-elle mettre cette faculté à profit pour sauver sa fille ?

  Mon avis.... à partir de 10 ans

Une belle histoire, inspirée par la victoire de Chemokil Chilapong lors du marathon de Nairobi, à qui le roman est dédicacé.

2009

Marie Curie

(Je lis des

Histoires Vraies n°183)

 

Mania Sklodowski, jeune polonaise, quitte sa terre natale afin de poursuivre ses études à Paris. Elle y rencontre Pierre Curie, entame une brillante carrière et se passionne pour des éléments émettant un rayonnement invisible, qu'elle qualifie de "radioactifs". Elle obtiendra deux prix Nobel...

  Mon avis... à partir de 8 ans

Un bel exercice de réécriture et de simplification de la biographie de Marie Curie que Xavier-Laurent Petit a publiée en 2005.

2009

Les derniers jours

de Jules César

(Je lis des

Histoires Vraies n°190)

 

De retour à Rome après avoir remporté d'incroyables victoires en Gaule et en Afrique, César, dictateur à vie, célèbre son triomphe. Il prévoit de se rendre au Sénat sans licteur (garde du corps), pour la plus grande joie d'un groupe de sénateurs comploteurs.

  Mon avis... à partir de 8 ans

De quoi ne pas se contenter de traiter l'aspect gaulois de l'Antiquité...

2011

Ma tête à moi

Colorbelle-ébène)

Une petite remarque innocente d'un marchand, et voilà que Janin se pose des questions sur sa place dans sa famille. Il ressemble en effet beaucoup plus à son oncle qu'à son père... Et s'il avait été adopté ? Ou bien échangé par erreur à la maternité ? Ses parents et son frère on des cheveux noirs, lui est tout blond... Qu'à cela ne tienne, avec un peu de Colorbelle-ébène, la meilleure teinture pour cheveux, il va remédier à cela...

   Mon avis… à partir de 8 anss

Colorbelle-ébène. Un nouvel illustrateur, Gabriel Gay, a réalisé des dessins plus "dans l'air du temps", qui allègent sensiblement l'histoire et la rendent moins sombre que la  première version. Pour ma part, j'aimerais bien le texte de 2011 avec les illustrations de 1995... Cliquez ici pour comparer deux illustrations du même passage.

 

   Morceaux choisis

"- Au fait, il est garanti au moins ?

- Jusqu'à cinq ans, monsieur. Avant on assurait jusqu'à douze ans, mais avec l'école, ça faisait trop d'histoires. Quand les gens s'apercevaient qu'ils avaient de mauvaises notes, ils voulaient les rendre à tout prix." (p. 26-27)

 

"Parfois, on fait des efforts pour être vraiment malade, et puis le thermomètre nous abandonne traîtreusement : "37°2, ce n'est pas de la température, ça !" Et hop ! À l'école !" (p. 28 - observer les légères différences avec la citation de 1995 reprise plus haut.)

2011

Louis XIV

Enfant Roi

(Je lis des

Histoires Vraies n°211

- réédition du n°44)

Louis a 5 ans lorsque son père meurt et qu'il devient donc à son tour Roi de France. Une enfance pas forcément heureuse, dont nous suivons quelques épisodes (exemple : La Fronde) jusqu'à son sacre, onze ans plus tard.

  Mon avis... à partir de 8 ans

Les deux Frondes ne sont pas nommées, mais sont décrites. Une petite pensée pour les éducateurs qui ont été chargés de dire parfois "non" à leur souverain : il devait falloir être capable "d'y mettre les formes"...

2013

Itawapa

La mère de Talia, Anthropologue, n'a plus donné signé de vie depuis plusieurs semaines. Elle s'est installée à Itawapa, un des lieux les plus reculés de la forêt amazonienne, où vit Ùltimo, celui qui est considéré comme un des tout derniers indiens à n'avoir jamais eu de contacts avec la civilisation. Talia décide de partir à sa recherche, aidée par un policier et son grand-père, "le Vieux".

   Mon avis… à partir de 11 ans

Passé et présent s'entrechoquent dans cette histoire inspirée par la vie de l'Índio do Buraco, qui aborde l'épineux problème de la disparition des derniers foyers humains préservés des dérives de notre civilisation actuelle, face à la déforestation et aux intérêts pétroliers.

 

   Référence musicale

Un chant mbiwiha (Paraguay) : Añebo aúwu ka'ag up a a'amna neyke u pey tiro'o j'ewú ove tapipe… (p. 154))

 

   Référence littéraire

Rudyard Kipling, Histoires comme ça - L'enfant d'éléphant "I keep six honest serving-men (they taugh me all I knew) ; Their names are What and Where and When And How and Why and Who" (p. 115)

 

   Référence olfactive

Nina Ricci, L'Air du temps

 

   Morceaux choisis

"Nous sommes un pays d'anciens esclaves, d'émigrants et de métisses. Toutes les nations de la Terre se sont brassées ici et personne ne connaît vraiment ses origines." (p. 45)

 

"– Je n'en peux plus, a-t-il fait en tendant la machette à Agusto. À toi d'ouvrir la marche. J'ai l'âge d'être ton père et si je continue comme ça, je vais claquer avant la fin de la journée.

– Mais je ne sais pas faire ça…

– Mais si tu sais, senhor inspetor. On vous apprend quoi, dans la police ? C'est le même geste qu'avec une matraque, sauf qu'au lieu de taper sur des gens tu tapes sur des branches." (p. 133)

 

"Si je fais semblant de m'occuper de l'avenir, c'est que le passé me fait peur […]." (p. 146)

 

"On n'a rien à craindre de quelqu'un qui chante." (p. 149)

 

"Ce ne sont pas des choses à dire en plein jour. Il faut la nuit pour ça. Les secrets ont besoin de l'obscurité." (p. 157)

 

"Un seul instant peut tout déclencher, une fraction de seconde suffit à changer le cours d'une vie… Ce qu'il faut, c'est saisir cet instant. Être là au bon moment…" (p. 191)

 

   Coquilles

"Nous sommes un pays d'anciens esclaves, d'émigrants et de métisses." (p. 45… Mais bon, on peut également le comprendre avec –ses, même si le sens en est différent…)

 

"Vous savez, senhor, les aliwelhe* sont ici chez eux." (p. 151 – note de bas de page manquante)

 

2013

Un très bon plan

Il est en France, une "filière de formation" (en réalité beaucoup plus que ça) qui ne connaît pas le chômage. 28 métiers manuels dans lesquels il est possible de s'engager et de vivre une véritable passion pour le travail bien fait. Un titre qui ouvre les portes de toutes les entreprises tant, à lui seul, il est capable de certifier les compétences pointues de celui ou de celle qui le détient. Une communauté qui recrute, sans exiger des candidats ne serait-ce que le Brevet des collèges, qui donne une chance aux "fortes-têtes" dégoûtées par le système scolaire classique, et qui propose l'aventure d'une vie. Il s'agit du Compagnonnage. Le sous-titre de cette étude est "Les Compagnons gagnent bien leur vie. Les Compagnons ne connaissent pas le chômage. Les Compagnons sélectionnent leurs employeurs."

   Mon avis… à partir de 13 ans

"J'avais envie de faire quelque chose avec mes mains." est un leitmotiv des témoignages recueillis. Au travers de 7 itinéraires de Compagnons (plombier, tapissier, maréchal-ferrant, boulanger, ébénistes, menuisier, boulanger), Xavier-Laurent Petit retrace l'histoire d'une Adoption par une communauté soudée et exigeante avec ses membres. Il y a bien quelques petites redites de temps à autres, mais l'ouvrage se lit plaisamment, chaque monographie étant séparée de la suivante par un petit intermède (tout comme dans Passage de la Main d'or, mais en moins gore) qui présente de façon plus générale un des aspects du Compagnonnage. Tout démarre par une rencontre, avec quelqu'un ou bien avec "la bonne information au bon moment". Un ouvrage qui devrait être en tête de gondole des CIO, et à offrir d'urgence à tout jeune maltraité par le système scolaire.

 

   Références musicales

- Nirvana, Comme as you are

- Nirvana, Breed

- Nirvana, Lithium

- Matthieu Chedid

- Ludwig van Beethoven

- Le bon roi Dagobert

 

   Références "design" et construction

- Philippe Nigro

- Constance Guisset

- Hugues Sambin (XVIe siècle)

- Patrick Wyss

- Jean-Paul Viollet

 

   Morceaux choisis

"Aucun doute là-dessus, le travail est une composante du bonheur. Du bonheur des individus, et par là-même de celui des sociétés." (p. 9)

 

"Ça s'est passé dans la cuisine. C'est curieux comme les discussions sérieuses ont presque toujours lieu dans la cuisine [...]." (p. 16)

 

"À table, chacun doit avoir une tenue décente et des vêtements propres. Le repas est un moment privilégié d'échanges. Son horaire doit être respecté, sauf en cas d'impossibilité due au travail. Toute absence ou retard doit être prévu ou justifié auprès du prévôt... Les membres de la communauté ne doivent en aucune manière lrie à table, employer des expressions grossières, critiquer les absents, se quereller..." (p. 42)

 

"Elle prépare son chef-d'œuvre, un mot que les Compagnons n'utilisent pas. Ils parlent du travail de Réception." (p. 45)

 

"Les lapins, ce sont bien sûr les apprentis, en argot de Compagnon [...]  Le mot vient des charpentiers. Lorsqu'ils traçaient les charpentes au sol, il leur fallait un outil pour fixer leur cordeau, surtout s'ils travaillaient seuls. Les poutres pouvaient être très longues ; pour être sûrs de ne pas perdre leurs repères d'une extrémité à l'autre de leurs pièces de bois, ils utilisaient un petit objet de métal surmonté de deux "branches" bien visibles en forme d'oreille de lapin. Le "lapin" servait donc à la fois de repère et de tendeur pour le cordeau. L'histoire voudrait qu'un Compagnon charpentier ayant un jour oublié son lapin ait demandé à un apprenti qui passait là de tenir l'extrémité du cordeau. "Comme ça tu feras le lapin..." Le mot est resté." (p. 52)

 

"On peut toujours faire croire que c'est réussi. Pas difficile. Les gens ne regardent que ce qu'ils voient, l'extérieur, la surface. Mais les assemblages que je fais, le chemin par lequel je passe pour arriver à tel ou tel résultat, personne ne le voit jamais. Je suis le seul à savoir. C'est la part cachée du métier, la belle part. On ne peut pas se mentir à soi-même." (p. 63)

 

"La transmission d'un métier passe par les mots, mais aussi par les gestes, le savoir-faire, l'observation, la répétition." (p.74)

 

"Ma chance, [...] c'est d'avoir rencontré les bonnes personnes au bon moment." (p. 98)

 

"Auprès des Compagnons, un métier ne s'apprend pas, il se transmet." (p. 108)

 

"Un Compagnon qui perd son emploi, dit Daniel Le Stanc, reste inactif quelque temps..., le temps de choisir une nouvelle entreprise qui lui convienne." (p. 133)

 

   Coquilles

"Aucun doute là-dessus, le travail est une composante du bonheur. Du bonheur des individus, et par là même de celui des sociétés." (p. 9)

 

Un saut de paragraphe manquant p. 69.

 

"À Abu Dhabi, malgrè les 650 000 km²..." (p.82)

 

"Mais ce petit atelier de la banlieue est de Paris..." (p. 88)

2013

François Ier

Le maître de Chambord

(Je lis des

Histoires Vraies n°228,

réédition du n°165)

 

Clément est apprenti auprès d'un maître sculpteur, sur le chantier du château de Chambord. Voilà qu'un jour arrivent les fourriers, qui précèdent le cortège royal. Lorsque François Ier se présente, il est accompagné de sa dernière fille, la princesse Marguerite., qui a l'âge de Clément...

  Mon avis.... à partir de 9 ans

On lit avec intérêt cette présentation, courte, mais assez riche, d'un morceau choisi de la construction de Chambord.

2015

Un monde sauvage

La mère de Felitsa est garde forestière à la frontière sino-russe. Elle a entre autres, pour charge de veiller à la préservation des derniers tigres du lieu, que convoitent de nombreux braconniers. L'équation est simple : une peau de tigre exportée en Chine égale un nouveau 4x4.

Voilà que les empreintes d'une tigresse laissent à penser qu'elle est gestante... Felitsa et sa mère parviendront-elles à conserver cette information secrète ?

   Mon avis… à partir de 12 ans

Une belle histoire, qui n'est pas sans rappeler à ceux qui l'on lu “Le Lion” de Joseph Kessel. La photo de couverture est de toute beauté. On notera, en page 198, l'utilisation du fameux verbe "pignocher", que j'imagine être un “clin d'œil” de l'auteur... :o) Une fois de plus, on retrouve des thèmes chers  à X-L Petit : la supériorité de la nature sur l'Homme, un univers invisible auquel seuls quelques initiés ou personnages particuliers ont accès...

 

   Références littéraires

- Rudyard Kipling, Le livre de la jungle

- Anna Akhmatova, Élégies du Nord

 

   Morceaux choisis

"Elle était ma seule copine à Slobodnié. Ma seule copine tout court. La seule fille de mon âge. J'ai soudain eu la sensation que, pendant l'été, quelque chose s'était cassé entre nous. Peut-être pas vraiment cassé, mais pas mal fendu. Il avait suffi de quelques semaines..." (p. 139)

 

"La grande idée de maman était que la taïga n'appartenait pas plus à ceux qu'elle appelait "les petits humains" qu'aux ours, aux loups ou aux mélèzes centenaires. Nous en faisions simplement partie au même titre qu'eux." (p. 174)

2016

Le fils de l'Ursari

Ciprian est le fils d'un “Ursari”, un montreur d'ours itinérant. Avec sa famille, ils se trouvent contraints de s'exiler pour Paris, ville de toutes les promesses, qui deviendra également celle de grandes désillusions. Comment survivre et rapporter assez d'argent à la dangereuse mafia des passeurs ? Voilà qu'un beau jour, dans les jardins du Luxembourg, Ciprian assiste à une scène bien étrange, qui va le révéler à lui-même.

   Mon avis… à partir de 12 ans

Voici un roman qui modifie le regard que l'on peut porter sur les Roms. Le début de l'histoire est un modèle du genre : en deux chapitres, les personnages sont présentés et un fil de l'intrigue suffisament noué pour nous tenir en haleine. "De la belle ouvrage", comme on dit...

 

   Références musicales

- Comptine "Am pierdut o batistuţă..."

- Comptine "Podul de piatră sa dărâmat..."

 

   Morceaux choisis

"On avait le même âge, lui [l'ours Găman] et moi. Dix ans... Enfin... À peu près dix ans. Peut-être neuf, ou onze. Voire même douze. Chez nous, on ne se préoccupe pas trop de ces choses-là. Vera a à peu près l'âge de chercher un fiancé. Dimetriu a à peu près l'âge d'aller en prison si les policiers l'attrapent. Mammada a à peu près l'âge de mourir, et moi, j'ai à peu près l'âge de m'occuper de Găman." (p. 16)

 

"Les gens qui ont des maisons se méfient de ceux qui n'en ont pas. C'est pour ça qu'ils cassent celles qui sont vides et dans lesquelles on pourrait s'installer. Pour être sûrs qu'on ne leur ressemble jamais." (p.97)

 

"Un couteau n'a pas à raconter son histoire, Ciprian. Lui seul sait à quoi et contre qui il a servi." (p.199)