Quelques brainstormers d'une obscure division académique se sont dit que, puisque les soignants ne voulaient être payés ni avec des applaudissements, ni avec des médailles, ce pourrait être une bonne idée de proposer des gommettes badges virtuels d'agilité pédagogique (sic !) aux enseignants. Et que ceux-ci n'y verraient que du feu.

Si la reconnaissance des acquis de l'expérience est bien un véritable sujet, tenter de justifier son poste en essayant désespérément de le rendre indispensable à la validation de quelque chose sur lequel on n'a aucune compétence est tout bonnement pathétique. Ce serait long à développer et certains le font beaucoup mieux que moi , comme Laurence de Cock ou Françoise Cahen. Si vous n'êtes pas familiers avec la notion de bullshit job, je vous invite d'ailleurs à visionner cet excellent documentaire d'Arte intitulé "Le bonheur au travail" qui développe ce concept forgé par l’anthropologue David Graeber.

Étant donné que trois académies s'étaient vraisemblablement entendues pour lancer simultanément leur opération de "regardez comme j'ai bien travaillé, est-ce que je peux avoir mon badge Panini pour mon CV ?", il n'est pas impossible que la même idée soit déjà dans d'autres tuyaux...


Extrait du site académique montpelliérain...

Qui m'a inspiré une petite suggestion de modification de la forme et de l'illustration, laquelle ne nécessite d'ailleurs pas de lancer un appel d'offre à une start-up quelconque pour développer un site de gestion des demandes, ni de créer des postes de validateurs de badges. L'interface de gestion existe déjà : elle s'appelle la comptabilité. Si l'administration veut marquer une quelconque reconnaissance à ses personnels, ceux-ci seront ravis de la voir arriver directement sur leur bulletin de paye, sous la forme de lignes supplémentaires. Les gommettes, non merci.