Quoi de neuf ?

jeudi 30 janvier 2014

Zooloretto mini de Michael Schacht

Il existe un adage dans le monde des créateurs de jeux de société : "Plus le temps passe et plus la probabilité que vous créiez un jeu avec un panda approche de 1". Michael Schacht a largement dépassé cette statistique*... :o)

Zooloretto mini
Cliquez pour accéder au jeu chez Philibert.

Zooloretto mini est une reprise d'un jeu à succès du même auteur, Zooloretto, lui-même fortement inspiré d'un autre jeu à succès du même auteur, Coloretto, lui-même... ;o) Parce qu'il existe un autre adage dans le monde du jeu : "Quand vous avez inventé un système original, pressez-le jusqu'à la moelle." Là, l'auteur n'a pas tort, puisqu'il a fait, dans cette version "mini", un Zooloretto épuré qui se joue de 2 à 5 en moins de 40 minutes règles comprises la première fois, et une petite demi-heure par la suite (contre une heure pour le "gros jeu" à 5).

Les joueurs sont des directeurs de zoo qui tentent chacun de construire le plus beau parc en récupérant des animaux, en les plaçant dans des enclos et en gérant leur reproduction (parce que quand on place un mâle rhinocéros et une femelle rhinocéros l'un à côté de l'autre, quoi qu'en pensent les pourfendeurs de tous bords, ils ne tardent pas à faire un petit...) Les places dans les enclos sont limitées, et il est dommage de devoir mettre des bestioles dans la ménagerie où aucun visiteur ne pourra les voir, et où il faudra bien pourtant les nourrir...

Zooloretto mini
Cliquez pour accéder à la fiche du jeu sur BGG.

Tout l'intérêt du jeu réside dans la vicieuse phase de récupération des animaux : ceux-ci arrivent par camions, lesquels ont été approvisionnés grâce à un tirage au sort dans un sac. À son tour, chaque joueur a le choix entre piocher une bestiole et la placer aussitôt dans un des camions disponibles ou prendre un camion. Il s'agit donc en permanence de créer des camions qui nous plaisent à nous mais vont desservir les autres directeurs de zoos... et de récupérer notre camion avant qu'un adversaire malfaisant l'ait lesté d'une girafe dont nous n'avons que faire...

Un très bon jeu pour toute la famille (et pour tous les cycle 3...), qui permet de découvrir en douceur l'univers de Zoloretto, du stand alone compatible aquatique Aquaretto et de leur foultitude d'extensions...

Et la statuette de panda, me direz-vous ? Et bien, elle sert à repérer l'unique pile de jetons que l'on va constituer en début de partie, afin de ne surtout pas la confondre avec... euh... ben rien. Ou alors elle est là pour réparer une bourde de l'éditeur, genre : "Chef, je suis désolé, je viens de lancer la commande de 10 000 pandas en plastique dont nous n'avons pas besoin...
– T'inquiète pas, Marcel, on les mettra dans les Zoolorettos minis. Les joueurs aiment les pandas, ça fait grimper les ventes de 20 % à chaque fois...
"

* D'un point de vue mathématique, vous aurez noté que cette phrase est totalement stupide, vu qu'une probabilité ne peut dépasser 1...

vendredi 17 janvier 2014

Cardline de Frédéric Henry et Gaël Lannurien

Période des soldes oblige, on trouve parfois de bonnes petites choses dans des lieux inattendus. Les librairies Decitre se débarrassent des jeux qui n'ont pas assez bien marché à leur goût et c'est ainsi que l'on peut trouver Cardline à un prix de 7,50 €, ce qui est très correct (et correspond à ce qu'aurait dû coûter ce jeu, étant donné le format déplorable de la boîte sans doute inventée par l'ingénieur qui a eu l'idée de supprimer le bouton Démarrer dans Windows 8. Depuis, d'ailleurs, celle-ci est devenue métallique...

Cardline animaux
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Tout comme dans Fauna ou les Chronicards, le principe de ce jeu consiste à classer des animaux selon un critère choisi au départ : masse, taille ou durée de vie. Les illustrations sont de toute beauté et les parties sont rapides (10 minutes en moyenne).

jeu Cardline animaux
Cliquez pour accéder au site du distributeur.

Certains élèves de Cycle 2 se révèlent fins analystes... et d'autres de Cycle 3 pataugent (sourire sardonique intérieur du pédagogue) quand il s'agit, une fois la solution dévoilée, de déterminer si 1,8 m se place avant ou après 1,72 m...

mercredi 15 janvier 2014

Corto de Laurent Escoffier et Sébastien Pauchon

Un beau jeu de la part d'auteurs qui possèdent déjà une bonne réputation dans le monde ludique : Laurent Escoffier (Photo Party, Columba...) et Sébastien Pauchon (l'excellent Jaipur, Jamaica, Animalia...) Une réalisation soignée (accompagnée de deux belles statuettes de Corto Maltese et de Raspoutine). Le jeu ne s'adresse pas uniquement aux fans de la bande dessinée (dont chaque tome, soit dit en passant, coûte un bras et une partie de l'épaule).

jeu Corto Maltese
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naviguez dessus avec la molette centrale de la souris
(le !*%£$ de son se coupe en bas à gauche !)

Le but est de marquer le plus de points possible. L'originalité de Corto réside dans les six modules qui composent le plateau de jeu et qui correspondent chacun à une aventure de Corto Maltese. Quatre d'entre eux sont choisis et assemblés au hasard lors de chaque partie et, comme chacun apporte quelques spécificités de règles, les tactiques à employer varient sensiblement d'un cas à l'autre.

jeu Corto Maltese
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(parrainage possible de 5 €).

On passe un bon moment, malgré une mise en place et une découverte quelque peu complexes. Il ne faut pas négliger les textes écrits en petit et en italique dans la règle (8 Mo) et dans le livret d'aventures (12 Mo !) car ils renferment parfois des informations-clés. Ces deux documents (et en particulier le second) méritent d'ailleurs le détour, car ils constituent un chef d’œuvre de graphisme et de mise en page.

dimanche 12 janvier 2014

La Route du Verre de Uwe Rosenberg

Sorti il y a quelques semaines, La Route du Verre est un jeu moins lourd qu'il n'y paraît de prime abord. Uwe Rosenberg, auteur prolifique de beaux succès d'édition (le tordu Bohnanza, l'excellent Agricola, le long Le Havre, le bizarre Aux Portes de Loyang, le costaud Ora et Labora, le lourd Caverna...) a l'habitude de nous surprendre avec de gros jeux durant plusieurs heures. Il ne faut toutefois pas se laisser abuser par les 20 (!) pages de la règle de La route du verre : une fois ingurgitées en amont par un courageux et dévoué joueur, le jeu s'explique en dix minutes. Explication qui n'en prendra plus que cinq après la première partie.

La route du verre chez Philibert
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Le but est de marquer le plus de points possible en posant des bâtiments sur notre terrain personnel. Ces bâtiments se construisent en posant des cartes de notre jeu personnel (identique à celui des autres joueurs), cartes qui permettent également d'obtenir des matières premières. Du connu, donc. Deux originalités viennent (sacrément) corser le tout : la gestion des cartes et nos deux fabriques.

Parmi les 15 cartes de notre paquet il nous faut en choisir 5, au début de chacune des quatre manches qui constituent une partie. Il y a donc un peu de programmation... Au début de chacun des trois tours qui composent une manche, tous les joueurs posent simultanément devant eux une carte, face cachée. Celle-ci correspond aux deux actions qu'ils souhaitent réaliser... Sauf que, lorsqu'ils la révèlent, si un autre joueur possède la même carte en main, il lui faudra la jouer et les adversaires concernés ne pourront plus faire qu'une seule des deux actions (au choix) de la carte en question. Aïe ! Au cours d'une manche, un joueur chanceux pourra donc réaliser jusqu'à 2x3 actions tout seul + 2 actions bonus grâce aux autres, tandis qu'un poissard devra se contenter de 3 pauvres actions. Il est donc utile d'anticiper le jeu de ses adversaires pour ne pas en faire les frais.

Deux roues, par ailleurs, représentent d'une façon très originale et très bien pensée des fabriques de verre et de briques : la récupération de matières premières engendre automatiquement la création du produit fini (et nécessite une réflexion qui fait parfois frôler la surcharge cognitive). Il n'est pas rare de voir s'effondrer une jolie programmation parce que le bois que l'on vient de récupérer a aussitôt été transformé en verre...

La route du verre chez Jedisjeux
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La durée annoncée pour une partie de 20 minutes par joueur est réaliste, et il est même possible de jouer tout seul (comme Uwe Rosenberg se fait un plaisir à le permettre dans la plupart de ses jeux "de société"). Si, par ailleurs, vous ne connaissez pas cet auteur et voulez débuter "en douceur", je vous conseille Le Havre ou Agricola, mais dans leurs versions pour deux joueurs : elles sont moins chères, rapides, et ont des règles plus légères que les (bonnes) grosses boîtes.

samedi 4 janvier 2014

Bruges de Stefan Feld

Beaucoup plus léger que Nations, voici Bruges de Stephan Feld (connu également pour les bons Châteaux de Bourgogne et Piliers de la Terre), illustré par Michael Menzel à qui l'on doit l'excellent Âge de pierre.

Bruges chez Philibert
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Le but est de marquer le plus de points possible en utilisant au mieux les cartes que l'on a choisies en début de tour parmi deux pioches (en ayant juste une indication sur la couleur de la carte piochée). Chaque carte peut ensuite être utilisée de 6 façons différentes (personnage, maison, récupération de bonshommes, suppression d'une calamité, etc.) Le jeu tourne rapidement et l'on peut réaliser quelques "combos" si l'on a un peu de chance. Un système de dés vient corser l'affaire et fait brutalement varier l'intérêt ou le danger représenté par certaines actions.

Bruges chez Philibert
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Un jeu "sympatoche" qui ne vaut pas L'Âge de pierre, loin de là, même s'il plaira vraisemblablement au même public.