Quoi de neuf ?

jeudi 19 mars 2020

Cuniculture - épisode 1

L'Espace Numérique de Travail (ENT) de notre classe étant en réfection temporaire, j'en profite pour relater ici mes petites aventures personnelles concernant les animaux en classe, dont la dernière est sujette à de nombreux échanges entre mes élèves et moi... Les images qui agrément le texte sont celles prises ces derniers jours et n'illustrent pas le propos correspondant, qui nécessiterait que je me plonge dans des décennies d'archives. Il est possible d'agrandir les photos en cliquant dessus.


En vingt ans de pratique, j'ai presque toujours eu des animaux en classe... Ça a commencé (autre siècle, autre lieu...) par deux sympathiques petits crocodiles à Libreville, au Gabon, qui donnaient une certaine tonalité aventurière au fond de la classe de CE1. Par la suite, de retour en France, avec un CE1-CE2, j'ai acheté une femelle cobaye. Qui s'est reproduite par parthénogenèse quelques semaines plus tard ;o). Coup classique des ventes en animalerie... J'avais tout de même envisagé le coup, voyant ladite bestiole prendre de la masse, et une autre classe était prête à accueillir un des éventuels petits. Au moment d'acter le don du bestiau, fils unique, en conseil, alors que je pensais avoir convaincu tout le monde de la nécessité de le faire, une petite CE1 a retourné l'ensemble de la classe par un larmoyant (trémolos dans la gorge) : "Mais on peut pas séparer un bébé de sa mamaaaaaan !". Unanimité moins ma voix. J'ai donc gardé les deux quelques années.


Il y a eu ensuite des poissons (avec de vraies plantes, puis des imitations en plastique), des hamsters (mauvais plan : ça dort toute la journée, on le met de mauvaise humeur puisqu'on passe son temps à le réveiller, et les élèves, qui ne savent pas le tirer du sommeil avec le dos de la main, se font mordre), d'autres cobayes, des gerbilles, la visite d'un canard, d'un chinchilla et d'un hérisson... Une collègue de maternelle, qui avait offert à son fils un lapin extra-nain (ou plutôt un extra lapin extra-nain) me l'a confié après avoir découvert l'allergie de son fiston. Il s'appelait Noisette (vu qu'il était noir et blanc...) et nous l'avons gardé 4 ans. Une crème, ce lapin : gentil, intelligent, appréciant les caresses. Il n'aimait pas les barreaux et a rapidement compris que nous ne lui en mettrions pas s'il restait dans son grand fond de cage au lieu de se balader partout. Il était convenu avec les élèves qu'on ne devait pas chercher à le caresser quand il était réfugié dans sa maisonnette. Vous le trouverez en photo sur ce site, par une recherche du mot-clé "Noisette" sur le module du blog.


Ensuite, nous avons eu Nuage (petit lapin blanc qui n'est pas resté petit longtemps) puis Cannelle (grosse lapine brune, un peu trop agressive). La reproduction n'a pas donné de petits viables. Quand cette dernière est morte (la fin de vie des animaux de classe, c'est une triste découverte qui casse le moral en arrivant le matin...) j'ai soufflé en imposant aux élèves que toute nouvelle proposition d'achat soit accompagnée d'un engagement nominatif des parents à s'occuper de l'animal, y compris pendant les grandes vacances. Cela a nettement calmé les ardeurs. Deux ans sans animal : le rêve !


Et puis voilà qu'en février dernier, le collègue d'une école voisine me demande si je ne prendrais pas un lapin nain récupéré par son grand-père au fond de son jardin. Après avoir placardé en vain des affiches dans le quartier, il ne se voyait pas le remettre dans la nature (le taux de survie d'un lapin nain en hiver doit y avoisiner les 48 heures). Le collègue ne se sentait pas de le prendre en classe. C'est donc reparti pour un tour et, vendredi 21 février après-midi, veille des vacances scolaires, nous avons donc accueilli Artémis en classe. Artémis qui a bien tenté à deux ou trois reprises de quitter son carton, et qui y est aussitôt retournée en m'entendant prononcer un "Non !" ferme (ce qui a bluffé les élèves présents, qui, globalement, obéissent moins bien que cette lapine). Mes cages précédentes ayant judicieusement été jetées par un sombre crétin un anonyme bienveillant, j'en ai racheté une, pas trop grande pour faciliter les transports.


Au retour des vacances, Artémis a bénéficié des quelques milliers de caresses qui ont nécessité la mise en place d'un système de tour de rôle nominatif dans la classe. Tout comme avec Noisette, une grande zone sans barreaux est à sa disposition, et le fait de la voir se réfugier dans la cage verte signifie qu'elle veut avoir la paix. Le jeudi 12 mars, nous l'avons vue récupérer des fagots de paille et les transporter dans la cage verte. L'ayant depuis presque trois semaines, j'ai envisagé une grossesse nerveuse... Vous l'aurez compris grâce aux photos : Artémis, la déesse vierge de la nature, de la chasse et des accouchements n'était pas si vierge que cela.


Au cours du week-end du premier tour des élections municipales, qui s'est achevé par une fermeture des établissements scolaires, elle a mis bas cinq petits.


En prévision du confinement total, j'ai dû me résoudre à ramener tout ce petit monde chez moi, en croisant les doigts pour qu'un déménagement d'ampleur deux jours après la naissance n'entraîne pas un abandon de la marmaille. Pendant que la France entière faisait des stocks de papier WC, de riz et de pâtes, j'ai prospecté et trouvé puis rempli mon caddie de foin. Les regards lors de mon passage en caisse n'étaient pas toujours faciles à interpréter...


Apparemment, après deux nuitées, tout se passe bien : Artémis, en bonne mère lapine, vit sa vie aussi loin que possible des petits qu'elle a cachés sous les poils qu'elle s'est arrachés. Technique atavique pour éloigner les prédateurs : elle les attire loin du terrier et celui qui viendrait renifler les nouveaux-nés se trouverait avec des centaines de poils fins de lapin dans les narines, ce qui lui ferait passer l'envie de recommencer. Sans compter qu'il fait bien chaud là-dessous. Elle attend la nuit pour les allaiter.


Les deux dernières photos datent de ce jeudi matin. Ils ont a priori 5 jours et commencent à avoir des poils. Je me permets de les déranger une fois chaque matin pour faire vivre leur croissance à distance à mes élèves (et au compte Twitter @classedebruce) et vérifier que tout va bien, en détournant quelques secondes l'attention d'Artémis grâce à un morceau de biscotte. Je ne les touche pas pour ne pas laisser mon odeur sur eux. Ce matin, rien que le fait de les effleurer a entraîné des réactions très vives : persuadés que leur mère venait les allaiter, ils n'étaient que joie. Puis, j'imagine, que déception. Sur l'ENT, nous entamons la recherche de propositions de prénoms...

Comme on dit : "Jusque là, tout va bien". Cela va sans doute devenir plus compliqué au fil des semaines. Confiné avec 6 lapins. Un avant-goût de l'enfer...

Continuité pédagogique - S01E03 (+ correction) (+ source)

Voilà pour le troisième épisode... La fiche de vendredi sera légèrement différente, pour marquer la fin de la première saison semaine. Rappel : il est possible de cliquer sur les codes QR du fichier pdf original pour en activer les liens.


Cliquez sur la miniature pour l'agrandir.

Et voici la correction :


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Ici, un lien vers la version modifiable Publisher... Mais il vous faudra vraisemblablement partir à la chasse aux polices d'écriture...