Quoi de neuf ?

dimanche 22 mars 2015

Les liaisons talentueuses

Il s'est fait attendre, ce "Mourlevat 2015"... (notez ces points de suspension : ce seront les seuls du billet). Ce n'est pas la réédition de trois histoires pour enfants en 2014 qui aurait pu nous faire oublier que les nouvelles de "Silhouette" ou la courte biographie de Sophie Scholl datent de 2013. Et qu'auparavant, "Terrienne" était paru en 2011. Ce n'est d'ailleurs pas "un" Mourlevat pur jus, puisque l'écrivain stéphanois s'est associé pour l'occasion à Anne-Laure Bondoux, et que cela donne un bel échange épistolaire qui nous tient en haleine tout au long des 280 pages du roman : Et je danse, aussi.

Et je danse, aussi
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(mais vous pouvez aller dans votre librairie préférée, c'est encore mieux).

Un célèbre auteur, Pierre-Marie Sotto, reçoit un jour dans sa boîte aux lettres une enveloppe, contenant visiblement un document épais. Se doutant qu'il s'agit-là d'un énième manuscrit sur lequel un écrivain en herbe lui demande son avis, et que cela le fatigue d'avance, il se refuse à l'ouvrir et envoie un mail à l'adresse inscrite au verso. Démarre ainsi une correspondance avec Adeline Parmelan, qui nous emmène à la rencontre de deux solitudes... (ah non, zut, j'ai dit "plus de points de suspension !) Personnages et lecteur iront ainsi bien plus loin qu'ils ne l'auraient imaginé de prime abord. La taille réduite des courriels (8 pages maxi) rend l'ensemble dynamique et très facile à reprendre lorsqu'on doit en quitter la lecture. L'ouvrage (pour adultes) se dévore en quelques heures... (argh, tant pis pour les points de suspension !) y compris dans le métro, où la difficulté de contenir certains rires à la découverte d'un certain courriel a dû amener quelques voyageurs à s'inquiéter de ma santé mentale. Un petit clin d'oeil aux numéros de téléphone, magistralement intégrés... Retrouvez une présentation des autres romans de Jean-Claude Mourlevat sur cette page dédiée du site.

En résumé, il n'y a qu'un souci : ça coûte cher en Post-it... (et-toc, re-points !)

Et je danse, aussi

Quelques morceaux choisis (parmi beaucoup), qui ne révèlent pas d'élément déterminant de l'intrigue :

"J'ai la conviction qu'on croise au quotidien ou presque des Proust, des Kafka, des Faulkner qui ne le savent pas et qui restent agents immobiliers, professeurs de judo ou moniteurs d'école. J'exagère à peine. À l'inverse, je connais pas mal d'écrivains qui sont les seuls à penser qu'ils le sont, mais c'est un autre sujet." (p.21)

"Dieu soit loué, vous y recourez peu, aux points de suspension, et c'est tant mieux. Je ne les aime pas, et d'ailleurs je vous mets au défi d'en trouver plus d'une quinzaine d'exemplaires dans tous mes livres. Ceux qui les utilisent me rappellent les types qui font mine de vouloir se battre, qui vous forcent à les retenir par la manche et qui vocifèrent : retenez-moi ou je lui pète la gueule à ce connard ! En réalité, ils seraient bien embêtés qu'on les laisse aller au combat. De même, ces obsédés des points de suspension semblent vous dire : ah, si on me laissait faire, vous verriez quelle superbe description je vous brosserais là, et ce dialogue percutant, et cette analyse brillante. J'ai tout ça au bout des doigts, mais bon je me retiens. Pour cette fois ! On a envie de leur suggérer à l'oreille : laissez-vous donc aller, mon vieux, ne muselez plus ainsi ce génie que l'on devine en vous et qui ne demande qu'à nous exploser à la gueule. Lâchez-vous et le monde de la littérature en sera sous le choc, je vous le garantis." (p.28-29)

"Une raison de trouver que la vie est belle, c'est de pouvoir un matin annoncer à celui, celle ou ceux qui en sont pas encore debout, ou à soi-même si l'on est seul, cette nouvelle en trois mots : il a neigé." (p.50)

"Comment fais-je pour être l'ami d'un type dont la dernière lecture est sans doute le code de la route ?" (p.82)

"Je méprise les points de suspension, mais j'abuse des parenthèses, chacun son vice, mais reconnaissez avec moi que les parenthèses nous offrent quelque chose en plus tandis que les points de suspension nous en privent." (p.85)

"J'éprouvais [en regardant cette pièce de théâtre] le même sentiment que lorsque je dois manger végétarien : pourquoi m'inflige-t-on ça ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? pourquoi suis-je puni ?" (p.93)

"Parle-moi... Parce que si tu te tais, c'est moi qui vais parler, poussée par le silence, et ce que je te dirai renversera les murs et la maison tout entière." (p.108)

"« Ce que tu as enterré dans ton jardin ressortira dans le jardin de ton fils. »" (p.193)

"Je veux bien jouer à 1, 2, 3... soleil ! avec vous. Je compterai même si lentement et je me retournerai si lentement que vous aurez le temps de vous rapprocher sans que je vous surprenne." (p.205)

"Je me rappelle cette soirée chez nous où tu as cloué le bec à ce collègue écrivain plutôt bavard et pédant en lui rappelant qu'un cheval pouvait être caparaçonné et non pas carapaçonné. Il l'a fermée pendant plus de trente secondes et c'était bon !" (p.212)

"J'ai remplacé le footing par le fooding, et j'ai repris kilo après kilo." (p.222)

"Nous ne sommes pas les héros de notre propre histoire." (p.226)

"Il n'y a pas de hasard, mais des occasions." (p.231)

"Le mieux, à mon avis, c'est de ne plus en parler pendant quelques années, jusqu'à ce qu'on soit capables d'en rire." (p.246)

"J'irai donc, je me lèverai et m'assoirai docilement avec tout le monde, dans l'église. J’irai même jusqu'à esquisser un signe de croix. Si le prêtre est bon." (p.262)

dimanche 15 mars 2015

Un défi sur le judaïsme


Cliquez sur l'illustration ci-dessus pour accéder au document complet au format A3.

J'avais depuis longtemps pour projet de réaliser une série de défis ayant pour thèmes les religions et les croyances, mêlant lecture, Histoire et Histoire de l'Art. Le mois de janvier 2015 a fait remonter ce projet dans la (longue) liste des choses à faire... Je profite de la sollicitation qui a été envoyée aux écoles par les IA au sujet de la semaine d'éducation contre le racisme et l'antisémitisme, du 16 au 21 mars 2015, pour mettre en ligne le défi portant sur le judaïsme. Je remercie vivement Pierre, Annie et Hélène pour leurs relectures très attentives et leurs suggestions judicieuses.

Dans la classe, comme il est d'usage pour ces défis, les élèves seront répartis en binômes ; nous réaliserons une lecture collective du texte du recto avant que chaque duo se lance dans les activités correspondantes. Le lendemain, il en sera de même pour le verso.


Texte du recto

Texte du verso

Le fichier est au format A3. Il faudra sans doute jouer avec les propriétés de l'imprimante pour que celle-ci ne redimensionne pas l'ensemble et ne fasse pas apparaître les mentions de la zone non-imprimable (en bas à droite de chaque page). En général il suffit de décocher la case "adapter à la zone d'impression". De nombreux photocopieurs d'école peuvent désormais être branchés sur un ordinateur et imprimer directement en A3. Les deux premières pages sont conçues comme un recto-verso. La troisième comprend les corrections et une grille de suivi des scores. La quatrième correspond au lexique et aux vignettes à découper puis à coller en page 2. Les petites étoiles cerclées, colorées en rouge lors de la correction, permettent d’obtenir aisément un score...


Si vous ne parvenez pas à imprimer en A3,vous pouvez le faire en A4 puis agrandir les pages à la photocopieuse (en espérant que la qualité sera suffisante). Voici une autre solution low tech avec les fichiers image des pages du défi, à imprimer partiellement sur du A4 puis à reconstituer (enregistrez les "fichiers cibles" d'un clic droit sur les liens) : recto verso correction lexique. Il faudra juste veiller à ce que la taille des vignettes de la page 4 corresponde à celle des cases censées les accueillir de la page 2. En cadeau bonus, voici les versions mp3 des textes : rectomp3 et versomp3.

lundi 2 mars 2015

La plus longue séquence pédagogique du monde...

"Vous allez écrire à quelqu’un que vous connaissez mieux que personne mais que vous ne rencontrerez jamais et qui ne vous répondra pas." Si ce n'est pas une accroche qui fait saliver, ça ? Les élèves, après s'être trituré les méninges, se sont donc écrit à eux-mêmes, enfin, à leur "moi" de dans 20 ans. Ils ont enfermé le tout dans une capsule temporelle, cachetée à la cire, scellée pour donner toute sa valeur à l'insupportable attente...


Cliquez sur l'illustration pour accéder à l'article et aux documents à imprimer.

On trouve assez aisément des sceaux sur la Toile (par exemple ici)... Quant à la cire à cacheter, un petit bâtonnet permet de réaliser une dizaine de sceaux.