L'an dernier dans le cadre des Assises Internationales du Roman, nous avons eu le plaisir, avec un collègue, de recevoir la visite de Timothée de Fombelle (puis de le revoir quelques mois plus tard) et de réaliser une lecture-marathon des 700 pages de Tobbie Lolness... Lors de sa venue, Timothée nous a parlé du projet d'écriture sur lequel il travaillait. Celui-ci s'est concrétisé sous la forme du roman Le Livre de Perle, qui vient de paraître. Mieux vaut ne pas trop en dire, si ce n'est qu'il traite de personnages de contes de fées coincés dans notre monde...

J'ai posé quelques marques-pages au fil de ma lecture...

Le Livre de Perle
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Un mauvais point au "corekteur" de Gallimard (qui a dû bosser sur le premier texte de Saint-Exupéry dans l'intégrale de la Pléiade, bourré de coquilles...), qui a laissé passer p.90 une belle erreur d'accord : "Le trappeur les écartaient avec des cris et des claquements de fouet."

Citations :

“La nuit avait tout fait pour que je tombe avant elle.” (p.17)

“Je venais de lui dire ce que je n’aurais pas raconté à mon meilleur ami ou à mes frères. Mais sans voir son visage, je savais en fait qu’il connaissait tout cela, que cette douleur avait déjà traversé sa vie.” (p.35)

“C’était une bonne humeur un peu forcée, pas très naturelle, celle des chiens qui viennent de voir leur maître pleurer.” (p.41)

“C’est quelque chose qui peut remplir la vie. Et tourner dans toi jusqu’à ta mort.” (p.52)

“« — Tu as fait un tour ?
Il acquiesçait de la tête.
— C’est bien, disait-elle. Et tu ne voudrais pas l’amener au cinéma ?
— Non.
Mme Perle savait bien que les salles de cinéma faisaient généralement avancer les histoires.” (p.66)

“Il connaissait des royaumes où les belles finissaient par se réveiller.” (p.84)

“À la suite de son parrain, Iån avait épuisé son territoire et il commençait à vouloir explorer les autres royaumes, ceux qu’on appelait les royaumes achevés parce que leur histoire était finie et qu’ils auraient dû vivre en paix.” (p.85)

“Tous les enfants perdus sont mes enfants.” (p.97)

“Il passait sa vie à se rendre invisible, à donner l’illusion de ne jamais être né.” (p.102)

“Elle aussi découvrait ce secret interdit aux fées, l’amour, cette force qui fait vivre. C’est-à-dire qui fait naître et qui fait mourir.” (p.105)

“Au fond du désert, il laissait boire son cheval avant lui à sa gourde.” (p.110)

“C’est à cause de la douceur de certains instants dans notre monde qu’il se répéterait toute sa vie que, pour conserver en lui le désir de repartir, il devait garder son chagrin vivant.” (p.141)

“Je veux qu’un jour tu ne reviennes pas.” (p.145)

“La nuit était assez sombre pour qu’elle ose dire tous ses secrets.” (p.151)

“— Est-ce que tu penses à ce qu’elle fait en ce moment ?
— Non.
— Pourquoi ?
Iliån ne répondit pas.
— Tu devrais l’imaginer, dit Alexandre.
— Je ne veux pas.
— Tout commence par là. La vie vient juste derrière. Elle suit comme un petit chien derrière l’imaginaire.” (p.179)

Il leur faudra des preuves.” (p.181)

“Le bonheur est cette danse où l’on s’approche et l’on s’écarte sans se perdre.” (p.206)

“De même qu’on ne se brûle pas en passant la main rapidement dans les flammes, il comprit qu’en surgissant et en disparaissant aussi vite, on pouvait affronter les ennemis les plus impitoyables.” (p.233)

“Elle s’était arrangé elle-même dans sa chambre avec des ciseaux de cuisine une coiffure si triste qu’elle aurait dû être interdite par la loi.” (p.252)

“La machine à remettre du possible dans l’impossible.” (p.276)

“Il y a un pouvoir qu’on garde toujours. Pas besoin d’avoir été comme moi pour l’avoir.
Elle parlait plus bas. Je tendais l’oreille.
— C’est de rendre tristes les gens.” (p.280)

“Les histoires nous inventent.” (p.285)