Quoi de neuf ?

lundi 31 octobre 2016

La classe des Petits Loups en CP

Un petit coup de pouce à un site qui démarre, plutôt orienté début de cycle 2 :


Cliquez pour accéder au site.

dimanche 30 octobre 2016

Retour de stage

Les quatre journées fort sympathiques du stage d'automne de l'ICEM 34 à Pont-Saint-Esprit se sont donc achevées ce vendredi. Comme toujours, ce fut un régal, dont je vous invite à retrouver quelques morceaux choisis en musique, avec ces extraits de la "B.O.S.” (la Bande Officielle du Stage)...


“Penn Sardin”


“Sans la nommer” (d'après Georges Moustaki)


"Ahuna Ya Tswanang Le Yeso"


“Shalom Chaverim”


“J'aime l'ail et la ciboulette”


L'équipe de préparation s'est réunie la veille pour apporter la touche finale nécessaire au bon démarrage du stage.


Le jour dit, lors du premier conseil, les organisateurs ont symboliquement déposé leurs "gilets jaunes", laissant à l'ensemble des participants de ce stage autogéré la responsabilité du déroulement de la semaine.


Les stagiaires ont donc quotidiennement organisé les grilles d'ateliers, en tenant compte autant que possible des demandes et des propositions. Les sujets plus faciles à traiter ou bien n'ayant pu trouver place dans l'emploi du temps, ont pu être évoqués lors des "repas d'affaires" (regroupements de stagiaires lors des repas).


Parmi les belles découvertes, celle du Thymio II (côtoyer Agnès coûte cher : les geeks, qu'ils soient des villes ou des montagnes, doivent éviter de se rencontrer... ;o) )


Les nombreux ateliers n'étant pas forcément photogéniques, les illustrations de cet article porteront plus spécifiquement sur le marché de connaissances (au passage, les recherches de Sylvain Connac font apparaître que cette pratique est apparue dans les écoles primaires à l'initiative de membres du GLEM (le Groupe Lyonnais de l'École Moderne), comme Roger Beaumont, Chantal Nay et Patrick Chrétien). Ici, on voit comment faire de belles choses avec les serviettes en papier récoltées (ou pas) en fin de repas.


L'expression des émotions, au cœur de la communication non-violente.


Un atelier "pâte Fimo" en plein air...


...où l'on apprend à créer de belles perles.


La confection de têtes en argile.


Un essai de crayon coopératif (à mon humble avis, après test de la chose, je crois que c'est l'outil le plus à même de déclencher la prochaine guerre mondiale...)


De la calligraphie...


...au calame et à l'encre magique...


...(qui change de couleur lorsqu'on la met en contact avec un révélateur, certainement très bio ;o) )


Expérience autour de la thixotropie du mélange Maïzena/eau.


À l'heure du GPS, une idée qui en jette pour recycler ses anciennes cartes routières.


Accompagner des chansons enfantines à la guitare avec seulement deux accords.


L'utilisation des perles à compter Montessori, avec l'un des 30 enfants présents en plus des 80 adultes. Forcément, quand on passe ses vacances avec des instits, on finit tôt ou tard par servir de cobaye... ;o)


Les cubes du trinôme Montessori permettent de calculer de remarquables identités remarquables.


Les meilleures choses ayant une fin, il va falloir songer à s'arrêter, là...


...en récompense, on peut jouer avec le jeu de construction, à la fin. ;o)


Apprendre à jouer un air à l'harmonica.


Tiens, si nous nous remettions au tressage de bracelets brésiliens ?


Les rouleaux d'essuie-tout peuvent se transformer en fleurs.


Quelle bonne idée : créer sa fleur des langues...


Nom d'un petit bonhomme : il y a des polyglottes dans le coin !


Création de moules pour les symboles grammaticaux en pâte Fimo, avec du joint en silicone et de la farine.


No comment : tout y est.


Un des instruments de "retour au calme" : le bol tibétain...


...ainsi qu'un autre dont j'ignore le nom, mais dont le son est surprenant.


Gros succès pour le stand de création de lampes à lave instantanées.


La peinture à la bille...


...façon Jackson Pollock.


Impressions en pâte à modeler...


...à partir de moulage d'objets (ici, une partie de pince à linge).


Réaliser une fleur au crochet...


...en voici une !


À l'issue du marché de connaissances, chacun a été invité à réaliser son bilan personnel.


Cécile a appris aux volontaires à réaliser un lunchbag à la machine à coudre. Ouah, c'est l'atelier "trousses" de l'an dernier, mais niveau 2...


Pour connaître l'endroit le plus chaud d'une maison, il suffit de chercher le chat. Pour repérer une zone de wifi ouvert, il suffit de chercher les ados à smartphone (attention toutefois, parfois il s'agit simplement d'un spot à Pokémons rares). ;o)


Le jeudi soir, une soirée chants a complété les habituelles soirées jeux de société ou réunions diverses.


Les Éditions Célestines (qui ont le vent en poupe grâce aux nombreuses projections du film "École en vie" de Mathilde Syre) étaient, comme toujours, représentées.


Vendredi matin, un dernier bilan a clos ce chapitre annuel (qui se poursuit néanmoins sur une liste de diffusion dédiée)...


...tout comme les "cibles" permettant d'avoir une vue plus précise, pour chaque élément de l'organisation du stage.


Chacun(e) a rendu son badge (qu'il/elle pourra retrouver la prochaine fois).


Vivement l'édition 2017, que nous puissions nous retrouver et poursuivre nos échanges au sujet des messages clairs, de l'intendant/président du jour, de l'anglais et des autres langues, des plans de travail, de l'écrit en maternelle, des créations et balades mathématiques, de la grammaire, de l'histoire de la pédagogie Freinet et de la pédagogie institutionnelle, de la bienveillance, de la misogynie de la langue française, etc... D'ici là aura lieu le colloque Pidapi/ICEM 34, les 22 et 23 avril prochains...

lundi 24 octobre 2016

''Renommer'' de Sophie Chérer

Il y a deux ans, nous avons eu la joie d'accueillir Sophie Chérer à l'école, dans le cadre des AIR (qui se sont désormais détournés du primaire pour s'orienter vers le collège... Sniff...) Un des intérêts d'une classe de cycle, enfin... de CE2-CM1-CM2 est l'inscription dans le temps, si bien qu'une partie des élèves toujours présents ont vécu cet événement, ceux venus l'année suivante se sont réjouis de découvrir le nouveau roman "Mathilde fait un tabac", et ceux arrivés cette année bénéficient des souvenirs mêlés de ces deux expériences (sans compter les ouvrages de Sophie Chérer, toujours disponibles dans la classe).

Voici que sort, ces jours-ci, un essai de l'auteure, illustré (excusez du peu) par Philippe Dumas. J'ai eu le plaisir d'en recevoir un exemplaire dédicacé. :o)


Cliquez pour retrouver l'ouvrage sur Decitre.fr

- De quoi s'agit-il ?
- Des mots.
- Des mots ?
- Oui, des mots.
- Mais, 276 pages sur les mots, n'est-ce pas un peu beaucoup (Jean-Paul Sartre lui-même n'a tiré que 210 pages sur le sujet, et encore, en parlant de son enfance au milieu) ?
- Certainement pas. Tout d'abord il y a les illustrations de Philippe Dumas, qui donnent de belles couleurs aux-dits mots, et puis, des mots, il y en a beaucoup.
- Sont-ce des mots compliqués ?
- Il y a bien "épitrochasme" ou "homéotéleute" (p.186), mais la quasi-totalité des mots évoqués font partie de notre vocabulaire courant.
- Si ce sont des mots de tous les jours, nous les connaissons déjà. Alors à quoi bon lire un livre dessus ?
- Eh bien, justement, parce que ces mots ont une histoire, et que celle-ci les dote d'un sens et d'une valeur que nous méconnaissons bien souvent. Nous prenons pour synonymes des termes qui n'en sont pas.
- Auriez-vous des exemples en tête ?
- De nombreux... J'imagine que, pour vous, une condamnation "symbolique" n'a que peu de poids...
- Effectivement...
- Qu'avoir un emploi ou un métier, c'est peu ou prou la même chose.
- Ce n'est pas faux...
- Qu'un supérieur hiérarchique a finalement le droit de vous pourrir la vie...
- Malheureusement, n'est-ce pas quelque part sa fonction ?
- Je ne saurais vous conseiller qu'une chose : précipitez-vous sur "Renommer", délectez-vous des sept grands thèmes qui le composent (nature, noms propres, sentiments, économie, société...), prenez le temps de le lire comme on a pris du temps pour l'écrire : lentement. Amoureusement. Énergiquement. Vous en éprouverez le besoin de reprendre en main votre vocabulaire. Vous ne verrez plus la langue de bois des politiques du même œil. Vous adorerez les citations qui introduisent chaque chapitre. Vous vous passionnerez pour l'étymologie. Et, surtout... surtout...
- Surtout quoi ?
- Vous parviendrez peut-être à échapper à la mellonalgie.
- La quoi ?
- La mellonalgie.
- Qu'est-ce donc que cela ?
- Lisez l'ouvrage, vous dis-je.
- Je m'en fous, j'ai mon smartphone et "GIYF"... Ah ben non... Je ne trouve rien. Je peux commander l'ouvrage sur Amazon ?
- Si vous voulez vraiment faire plaisir à l'auteure, passez plutôt un coup de fil au libraire de votre quartier. Ces mots-là, ils faut les choyer, pas les faire naviguer entre deux prospectus...

Quelques morceaux choisis :

"Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde (Albert Camus)" (p.22)

"À la Renaissance, du XIVe au XVIIe siècle, croître et végéter signifiaient à peu près la même chose." (p.45)

"Si l'on en croit l’étymologie, il est difficile d'être content tout seul. [...] Et il est plus impossible encore de rester désolés à plusieurs." (p.96-97)

"Dans le temps, même le futur était mieux. (Karl Valentin)" (p.104 sur la mellonalgie)

"Si vous voulez accomplir un geste symbolique, ne brûlez pas le drapeau, lavez-le. (Norman Thomas)" (p.113)

"Dans l'Antiquité, le symbole désignait quelque chose de très concret, un objet coupé en deux, un jour, par deux amis, pour être partagé. Un morceau de bois dont les descendants respectifs et successifs des deux familles se transmettaient chaque moitié, pour marquer leur alliance ancestrale. Quand deux de leurs membres se retrouvaient au même endroit, au même moment, ils joignaient les deux bouts et le symbole pouvait reprendre sa forme initiale, son intégrité, sa force. [...] Les gestes et les actions authentiquement symboliques ne divisent pas, ils unissent. Ils ne séparent pas, ils réconcilient. Ils n'accumulent pas de barrières ni de murs, ni de barbelés, ils trouvent un terrain d'entente. Ils frappent les esprits, jamais les corps. Si la somme d'argent infligée à titre de peine par le tribunal est dite "symbolique", ce n'est pas en raison de sa modicité, c'est parce que les juges considèrent qu'elle va suffire à faire renouer le coupable avec sa victime, ou, encore mieux, avec la société tout entière." (p.113-117)

"Un sacrifice digne de ce nom engage l'être entier, corps et âme, corps et biens. Il ne saurait être imposé de l'extérieur. Sa décision est une adhésion, un élan qui ne peut surgir que du fond de la conscience." (p.151)

"Il vit une bête munie de tentacules cracher de l'encre, ce qui lui fit penser à son écritoire, en latin le
calamarius, et à ses calames, les roseaux à écrire qui crachotaient parfois de l'encre et faisaient des taches partout, aussi appela-t-il l'animal calamar." (p.157)

"École : du grec
skhole, arrêt, relâche, trêve, repos, loisir, temps libre. [...] Vous pensiez que l'école des loisirs, le nom de l'éditeur de ce livre, était un oxymore ? Eh bien non, c'est un pléonasme. Et c'est l'expression "école de commerce" qui constitue un parfait oxymore." (p. 195-196 negotium : non-loisir, négation du temps libre, donc occupation, affaire)

"Frappes chirurgicales : celle-là est particulièrement odieuse. Inventée par l'armée américaine dans le but de nous faire croire que les bombardements de civils peuvent être propres, précis, silencieux et sans douleur, comme sous anesthésie. Sans une goutte de sang qui coule, peut-être aussi, tant qu'on y est ? Et puis, soyons fous, elles iraient jusqu'à guérir, ces attaques. Voilà un abus de langage qui mérite une bonne frappe chirurgicale (du grec
cheiros, la main), la seule qui vaille : une paire de claques." (p.228)

"A.V.I.O.N. : Appareil Volant Imitant l'Oiseau Naturel" (p.241 véritable acronyme inventé par Clément Ader)

"Les ordinateurs sont inutiles : ils ne donnent que les réponses (Pablo Picasso)" (p.244)