Dans la collection Médium de L'école des loisirs, Claire Ubac (que nous rencontrerons aux AIR...) relate l'aventure d'Isaï et de Muragan, deux jeunes indiens que les péripéties de la vie vont placer sur les routes de l'Inde. On les accompagne sur le chemin menant à Bombay, où les mauvaises rencontres sont légion...

Le chemin de Sarasvati de Claire Ubac

À la fin de l'ouvrage, un petit glossaire reprend le vocabulaire spécifique. Morceaux choisis :

"Ici, à Yamapuram, on parle tamoul. L'hindi était notre langue secrète à toutes les deux. [...] Nous chantions toutes les deux continuellement en travaillant. Tante cobra ne se doutait pas que nous en profitions pour communiquer.
– Ne tourne pas la tête et ne me réponds pas, chantait maman. Va chez la voisine l'aider à coudre pour le mariage de sa fille. Garde le triage des pois pour cet après-midi. Ta tante sera chez la voyante ; je t'apprendrai un hymne à Krishna.
Un peu plus tard, je modulais à mon tour :
– Maman, cache mon bol de lait caillé, Selvin se réveille de sa sieste !
" (p.35)

"Les dieux récompensent toujours la persévérance ; le problème est de savoir quand et comment ils exaucent nos prières. Leurs solutions ressemblent parfois à celles d'un gamin étourdi." (p.40)

"Je serre la main de Muragan, aussi fort que je suis d'accord avec lui. Le monde a besoin d'obéissance, mais également de désobéissance. D'obscurité, comme de lumière..." (p.121)

"Le pays peut se réjouir : la mousson vient de commencer." (p.124)

"J'aide à descendre le ballot qu'une vieille femme me désigne. Une fois les pieds par terre, au lieu de reprendre son bien, la vieille m'intime du regard l'ordre de la suivre. Je retrouve les coutumes de la campagne auxquelles je suis habituée : toute grand-mère est la tienne quand elle a besoin de toi. J’obéis donc sans discuter." (p.174)

"Ses gestes sont lents et doux, comme si elle proposait une miette à un écureuil rayé." (p.185)

"Elle habite chez une tante et ses parents lui manquent sans doute, car, bien qu'elle fasse bon accueil aux plaisanteries de ses amies, son sourire ne parvient pas jusqu'à ses yeux." (p.206)

"Qu'est-ce qu'un détective, sinon un espion de moindre envergure ?" (p.220)

"En vérité, une émeraude placée au fond d'une poubelle ne perd pas sa précieuse couleur pour autant !" (p.221)

"[Petites annonces :] Recherche assoiffé pour repêcher ma cruche en cuivre au fond du puits en échange d'eau pure ; journaliste emprunte burka à une fille musulmane pour passer inaperçue... ; Chirurgien cherche chasseurs de mouches pendant ses opérations ; Échange la recette de la soupe à la tête de poisson contre les ingrédients." (p.257)

"Je goûte la paix de ce moment. Personne au monde ne sait que je suis là [...]. Je ne devrais même pas y être. Pourtant, sans pouvoir l'expliquer, je me sens à ma juste place, exactement. Je suis une fibre de cet immense sari déployé entre le loriot qui lance son trille et Muragan endormi près de moi. Je suis cette conscience éveillée dans l'Univers !" (p.261)