Suite des aventures au musée... Depuis son ouverture, je m'y suis rendu 7 ou 8 fois... De quoi voir certaines choses évoluer, d'autres pas... Et me rendre compte de quelques erreurs de ma part que je rectifie de suite : mea culpa, la carte d'accès illimitée ne s'efface pas. J'ai juste eu droit à une sorte de dépôt d'encre superficiel : le reste tient la route. Ouf ! Autre erratum : le hall d'entrée de l'édifice n'est pas surnommé “le diamant”, mais “le cristal” (et, du coup, le contribuable aura sans doute droit à un remboursement du fait de l'économie ainsi réalisée...)

J'ai pu enfin accéder aux fameuses salles 21 et 13, devant lesquelles la foule m'avait fait fuir, et je ne regrette pas d'avoir persévéré. Depuis, une autre exposition temporaire, sur la conquête de l'Antarctique, a ouvert. Il y a du bon, et du moins bon... La première bonne nouvelle, c'est que quelqu'un, quelque part, a dû actionner un interrupteur, car cela me semble mieux éclairé qu'au départ. M'habitué-je ? Je l'ignore. Ce qui est certain, c'est que dans la salle "Éternités”, l'arche qui éclaire le passage à l'entrée était éteinte lors de mes deux premières visites. Du coup, plus de risque de se prendre les pieds dans les poussettes.

Musée des Confluences de Lyon

Nous voici donc dans la salle 21, celle qui cause le plus d'attente (en dehors des ateliers destinés aux familles et qui doivent être très sympas si on aime patienter des heures devant une porte). Dès l'entrée, le visiteur est accueilli par trois demoiselles. Visiblement préhistoriques. Une maman explique à ses enfants que la "petite", c'est Lucy. Tout le monde hoche la tête et poursuit la visite. En regardant le cartel de plus près, je m'aperçois qu'il s'agit d'une reconstitution d'homo floresiensis (-18 000 ans). On est loin de l'australopithèque et de ses quelques millions d'années. Il doit être plus loin. En fait : non. En face, on a droit à deux bouts de mâchoire d'homo sapiens (-38 000 ans) et d'homo neanderthalensis (-50 000 ans environ), à de grands singes empaillés et à des lémuriens. De quoi bien conforter l'idée fausse que l'homme descend du singe, donc.

Musée des Confluences de Lyon

La grosse claque vient ensuite, et l'on oublie (presque) le manque d'australopithèques : le camarasaurus lentus, 155 millions d'années, trône au centre de la salle dont il est la pièce maîtresse. Il a l'air complet (les parties manquantes, comme les côtes, ont été discrètement remplacées par des éléments qui oscillent légèrement sous la climatisation). L'illusion est bonne.

Musée des Confluences de Lyon

Je ne suis pas zoologue, mais je crois que, là, on essaye de nous faire passer des vessies pour des lanternes... Trouverez-vous l'intrus ?

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De jolies pièces sont présentées, comme ce stereosaurus bollensis de 180 MA. Proche du public, ce qui doit donner des sueurs froides aux conservateurs. Mais, visiblement, ça se passe bien, et, en dehors du lapin tout pourri de la salle 22 désormais protégé par une barrière (sans doute pour éviter aux enfants d'attraper à leur tour la myxomatose), on peut tout voir de près et les vitrages sont réduits.

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Deuxième grande pièce de choix, au plafond, un mosasaurus baugei fait envisager autrement les plages marocaines du Crétacé.

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Un ptérodactyle du Jurassique. Mais comment parvient-on donc à l'exhumer de la pierre sans l’endommager ?

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Un des premiers vertébrés, il y a 400 MA. Heureusement qu'il y a un dessin de la bestiole présumée à côté, parce tout seul, cela n'inspire pas beaucoup...

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Troisième belle pièce, attendue : le fameux mammouth de Choulans. Hein !? Les défenses, mal montées à l'origine, ont dû être remplacées par de vilaines imitations. Les côtes ressemblent à des bandelettes de caoutchouc. Il était mieux dans mon souvenir... Il est en revanche bien mis en valeur, avec sa salle personnelle et un socle semble-t-il métallique gravé avec soin. Au fond, une vidéo inaudible passe en boucle.

Musée des Confluences de Lyon

Un "cimetière marin" du Crétacé n'a rien à envier à une sculpture de César, finalement.

Musée des Confluences de Lyon

Plusieurs objets sont clairement indiqués comme pouvant être touchés : des moulages de crâne de rhinocéros laineux, de tarbosaure, une ammonite géante et, concession un peu populiste, un "morceau de Lune" qui est en fait un éclat de météorite. Il manque juste le petit logo inverse "Ne pas toucher" sur quelques objets tentants...

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Le crâne de tarbosaure, justement, dans une belle résine. On est content de ne l'avoir jamais rencontré dans la nature. De nombreux postes présentent chacun une animation de 3 minutes traitant de l'évolution de la vie et destinée plutôt aux adultes (même si l'humour y est souvent "basique"). Un seul poste destiné aux enfants, dans un coin, près du mammouth, propose dans une arborescence peu intuitive 13 épisodes d'une minute chacun. Peu de chance qu'un marmot tienne jusqu'au bout... D'autant que le contenu, présenté sous la forme d'un dessin animé d'extraterrestres, est largement aussi pointu que celui destiné aux adultes.

Musée des Confluences de Lyon

Le choix a été fait par Marcel on-ne-sait-qui (mais les différents employés du musée avec lesquels j'ai pu discuter ont l'air de pointer à chaque fois les "scénographes", des entreprises auxquelles l’organisation des salles est déléguée) de mélanger origines des espèces humaines et de la vie, mythes de la création du monde, œuvres aborigènes, instruments de mesure du temps et de l'espace, œuvres d'Asie... Le "musée du XXIe siècle". Cela déboussole globalement les visiteurs (qui préféraient visiblement en majorité l’organisation du musée du siècle précédent, plus "lisible") : on en sort en ayant bien du mal à synthétiser ce que l'on a vu. En hommage à Prévert sans doute, il y a même un vrai raton-laveur naturalisé. Le rédacteur du plan présent dans le guide officiel du musée a, lui aussi, fini par s'y perdre (en inversant "Comprendre l'évolution de la vie" et "Des origines de l'Univers"...

Musée des Confluences de Lyon

Cette tête de Shiva, en grès, date du Xe siècle (Cambodge).

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Très joliment présentée dans sa vitrine, une Shiva Nataraja danse...

J'arrête là le billet, car il y a encore tout plein de photos à mettre et que cela risque de faire exploser le vieux logiciel de gestion du blog... La suite sera pour dans quelques jours...