Un des plus célèbres romans pour ados de Marie-Aude Murail (que nous rencontrerons aux AIR fin mai) relate les déboires de la famille Morlevent, dont le père est introuvable et dont la mère des trois derniers enfants vient de mourir. Siméon, qui doit passer son bac avec quelques années d'avance, Morgane dont les adultes oublient souvent qu'elle existe et Venise, adorable poupée de 5 ans, voient donc leur sort remis entre les mains de Laurence Deschamps, juge des tutelles qui tente de noyer son désespoir dans les tablettes de chocolat qu'elle dissimule tant bien que mal à l'intérieur des tiroirs de son bureau. Les seuls parents éloignés auxquels il est envisageable de confier la garde des enfants sont la peu sympathique ophtalmologue Josiane Morlevent et le guère fiable Barthélémy Morlevent, leur demi-frère, incapable de dire non à son petit ami Léo. Entre les deux, les trois enfants vont rapidement choisir... C'est sans compter le destin, qui s'acharne...

Oh, Boy ! de Marie-Aude Murail

Morceaux choisis :

"– C'est quoi, ce que vous faites ? demanda Bart.
Morgane expliqua :
– Nous prenons les décisions de cette façon.
– Impec, approuva Bart. Je peux participer ?
– Oui, dit Siméon. Mais les cons parlent en dernier.
" (p.62)

"Je vais te faire de la peine, Bart, mais tu n'es pas mon modèle dans l'existence." (p.93)

"C'était si proche, c'était hier. Les mots avaient encore l'air vivants." (p.119)

"[Nicolas] avait envie de penser aux Morlevent, à cette fratrie exceptionnelle et exceptionnellement frappée par le destin. Siméon. Il fallait qu'il passe son bac. C'était devenu important pour [Nicolas]. Il fallait l'amener jusqu'à cette victoire. Après ? Après... Nicolas savait qu'il y a des victoires sans lendemain." (p.145)

"– C'est une ponction de routine.
– On voit que vous êtes du bon côté de l'aiguille !
" (p. 151)

"Merci d'être entré dans ma vie sans crier gare. Merci d'en avoir changé le cours et de m'avoir changé." (p.173)