Notre abonnement Maximax de février est un court roman (72 p.) d'Olivier de Solminihac : La célèbre Marilyn.

Il n'y a qu'un garçon, dans sa classe, à faire attention à Marilyn. Le jour où il tombe malade, elle se rend compte qu'elle n'a pas d'ami. Qu'elle n'existe plus pour personne. Elle décide donc de remédier à cela en devenant célèbre.

La célèbre Marilyn

A-t-on besoin d'être célèbre pour exister ? (Tiens, ça me rappelle l'instance avec laquelle une journaliste de TF1 voulait venir faire un reportage dans notre école, sans parvenir à comprendre qu'en fait, nous, cela ne nous intéressait pas...) En cette période où la nabilasation (fait de devenir célèbre sans raison : "T'es une fille et t'as pas de shampooing ? Non mais allô, quoi !") est facilitée par Youtube, aborder ce thème (peu traité en soi dans la littérature de jeunesse, d'ailleurs) est salutaire. De bons échanges avec les élèves en perspective... D'autant que certains détails font mouche, comme le fameux "Lionel Hénon", joueur de foot de l'école à l'aura indescriptible qui est une marque à lui tout seul alors que les autres s'appellent simplement par leur prénom, ou encore la référence à "la classe dont on n'a jamais su le nom" (p.52).

Morceaux choisis :

"Comme j'avais faim, l'après-midi a été long. Ou l'après-midi a été longue, je crois qu'on peut dire les deux. De toute façon, j'avais tellement faim que l'après-midi a été à la fois long et longue." (p.16)

"– Tu crois qu'on peut exister sans rien faire ?
– Mmm... oui. Maintenant on ne fait rien. On existe quand même. Mais on ne peut pas exister tout seul. On doit exister pour quelqu'un.
– Tu existes pour moi, j'ai dit.
Elle a fait un mouvement de la tête, qui pouvait vouloir dire non.
– Ça ne suffit pas, a dit Marilyn. J'ai besoin de plus.
” (p.37)

"– Bonne nuit, chef.
– Attends, juste une question. Qu'est-ce qu'ils sont devenus, tous ces sports ?
– Devine, a dit papa.
Ce qui était la dernière chose à dire s'il voulait que je m'endorme. L'énigme est le contraire du sommeil. Conséquence, j'ai passé une partie de la nuit à me creuser la tête en nous imaginant, Marilyn et moi, gagner la Coupe du monde de trottinette américaine.
" (p. 40-41)

"Ce sont les vacances d'hiver, celles entre toutes que j'aime le moins parce qu'on ne va jamais au ski, parce qu'on ne va jamais nulle part en février, parce qu'il fait froid et moche, parce que ça ressemble à quand on est malade, en moins bien." (p.60)