L'opus précédent avait pour thème "La pédagogie contre le sexisme". Le déferlement haineux et médiatique récent nous aura au moins permis d'écarter tout doute qui aurait encore pu subsister sur la pertinence de travailler au quotidien la question de l'égalité.

Le numéro d'hiver de N'autre école porte sur la place des langues à l'école : langue dont le manque de maîtrise rend insolubles les démarches administratives, gueulante de prof, communication non-violente, jargon des manuels, langues discriminées à l'école (au hasard : l'arabe, pourtant langue véhiculaire), caractère langagier des mathématiques, question du bilinguisme... Comme d'habitude, c'est pensé, c'est vaste, ça ouvre des perspectives de réflexion tout en interrogeant nos pratiques de classe. Bref, ça correspond à ce que devrait être une partie de la formation professionnelle, quoi... Au passage, on notera, en page 37, six publicités qui méritent le détour (cf. celle ci-dessus)... et une belle citation d'Albert Camus : "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde."

Comme ses grands frères, ce numéro, dont les illustrations ont été confiées à Yves Giroud, est librement consultable en ligne :


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Ce thème entre en résonance avec deux échanges récents :

Lorsque Timothée de Fombelle est venu dans la classe, il y a dix jours, nous avons parlé des nombreuses traductions de ses ouvrages. Je me questionne sur la manière dont on a pu traduire en japonais tout un passage (délectable) de Tobie Lolness dans lequel un des personnages a perdu des dents et fe met à parler comme fa parfe qu'il ne peut plus prononfer les mots correctement... Pour le moment, ma question reste sans réponse... Comment intègre-t-on un défaut de prononciation dans des idéogrammes ? Passe-t-on par des syllabaires ?

Autre échange : celui que j'ai eu ce mardi soir, avec un élève nouvellement arrivé en France et un de ses parents. Le questionnant sur la difficulté du changement de langue (il n'utilise plus que le français, y compris à la maison), je lui ai demandé en quelle langue il rêvait. Sa réponse : "Ça dépend avec qui je parle." Ben oui. J'ch'suis bête, moi ! ;o)