Après la belle surprise du Jour où j'ai commencé à aimer l'école de Lynda Marty, voici quatre autres petits ouvrages publiés par SEDRAP Jeunesse dans les collections Classique ou Lecture en tête :


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Commençons par un classique, Le Roman de Renart, triplement réécrit : d'abord par une adaptation littéraire au jeune public, puis avec des phrases ciselées pour permettre une lecture à voix haute d'une parfaite fluidité et, enfin, par la suppression les accents circonflexes (toute la collection est conforme à la nouvelle orthographe - après 4 ou 5 livres, on s'y fait ;o) ). Parmi la trentaine de branches narratives répertoriées dans cette œuvre du XIIIe siècle, Régis Delpeuch a choisi 8 histoires qu'il a judicieusement enchaînées sur 48 pages (par de petits rappels de l’une à la précédente) : Les jambons, Les poissons, La pêche, L'andouille, L'andouille (une autre !), Le miel, Le héron et les canards gras ainsi que Le puits. Mes élèves et moi avons adoré cette entrée dans cet ensemble de récits complexe, qui, si on la lit à haute voix, nécessite une heure. À noter qu'un petit clin d’œil à Jean de La Fontaine est glissé par R. Delpeuch (p.35) "À ces mots, l'ours ne se sent plus de joie", justement pas dans l'épisode où le repas convoité par le goupil est possédé par un animal réfugié en hauteur...


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Avec Histoires de cartables (n°80), les auteurs, Michel Piquemal et Régis Delpeuch, ont visiblement voulu jouer un vilain tour aux bibliothécaires : le bouquin est tout simplement inclassable et Dewey a dû se retourner dans sa tombe. Indiqué à partir de 7 ans, l'ouvrage de 80 pages contient six types d'écrits différents (un conte, un récit, des poésies qui sont en fait de petites devinettes, une pièce de théâtre, deux petites nouvelles dans le style "Histoires pressées" de Bernard Friot ainsi qu'une petite BD de 7 pages illustrée par Marie Decavel. Tous ces écrits ont l'école pour thème. J'ai particulièrement apprécié la pièce de théâtre, qui se prêterait bien à une animation vidéo "image par image" (il y est question d’une rivalité entre les différents crayons d'une trousse d'écolière). Dommage que la bande dessinée qui place face-à-face la vie de deux élèves à 100 ans d'écart soit si courte (on en parcourrait bien 20 pages de plus) !


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Il va y avoir du changement (n°79), de Marianne B. Lusson relate en 80 pages le déménagement de Jeanne, de ses parents et de sa sœur. Toute la famille suit le père, muté en Bretagne. Pas facile de se faire de nouvelles copines, de perdre les anciennes, et de renoncer à certains de ses passe-temps favoris... D'autant que les adultes semblent eux aussi rencontrer des problèmes. Un lexique de deux pages, en fin d'ouvrage, explique clairement les notions économiques abordées dans l'histoire : être licencié, un compromis, un crédit immobilier, un emprunt bancaire, un actionnaire, une externalisation, une intégration, rentable, etc. L'économie, un domaine bien peu souvent abordé à l'école...


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Une voix dans la nuit (n°77), de Guillemette Comby, a reçu le prix 2013 de l'Association nationale des conseillers pédagogiques. En 96 pages l'auteure relate un épisode de la vie de Kevin, garçon de 17 ans dont on comprend rapidement qu'il est aveugle et scolarisé dans un établissement adapté à son handicap. Difficile de s’émanciper quand on dépend des autres au quotidien. Comment tomber amoureux hors du lycée sans pour autant trahir ses copains non-voyants ? Est-ce raisonnable de se lancer, en cachette de ses parents, dans l'apprentissage de l'escalade ? La part belle est faite aux états d'âme des différents personnages ; on est plus dans le roman psychologique que dans le roman d'action. L'ouvrage, indiqué à partir de 9 ans, par son thème et son contenu, n'est pas toujours évident (les mots difficiles sont toutefois inscrits en gras dans le texte et font l'objet d'une courte définition en fin d'ouvrage) ; je le réserverais plutôt à des lecteurs d'au moins une bonne dizaine d'années. Il m'a permis de découvrir cette notion de "vitesse d'écoute", qui permet à des non-voyants, après entraînement, d'écouter en des temps record des textes lus oralement...