Parfois, la vie quotidienne rencontre un écho inattendu dans une publication... C'est un peu ce qui se passe avec le dernier numéro de N'autre école que je viens de recevoir et qui, je n'en doute pas, rappellera à mes collègues une "sortie" assez improbable à laquelle nous avons eu droit récemment, qui concernait les problèmes que causent les jeunes professeures des écoles de REP, parce qu'elles sont "souvent enceintes" (et qui aurait sans doute attiré quelques soucis à son auteure si elle avait été un homme)... Gloups...

Ce numéro, très graphique du fait des illustrations de Chantal Montellier, est consultable librement en ligne, comme toujours :


Cliquez sur l'illustration pour consulter la version numérique et ici pour accéder au site de la revue et en commander une version papier (4 €) ou téléchargeable (2 €).

Le numéro fait la part belle aux pratiques de classe anti-sexistes, dont une des premières consiste... à parvenir à identifier les problèmes (alors que, par exemple, comme le souligne Laurence Morison, pour quasiment tous les élèves, "réserver un métier ou une activité à un sexe n'est pas perçu comme une discrimination"). Un bel article sur les femmes pédagogues contient une savoureuse citation de Jules Ferry, visant à prouver "la supériorité de la femme en matière d'enseignement" dont on pourra dire poliment de l'argumentation qui suit qu'elle a "un peu vieilli" ;o) . N'Autre école n’hésite d'ailleurs pas à s'autoflageller en publiant un tableau comparatif du nombre de signatures féminines dans les derniers numéros des principales revues pédagogiques : N'Autre école-CNT (37,5 %), Le Nouvel Éducateur-ICEM (44 %), Dialogue-GFEN (46,5 %) et Les Cahiers Pédagogiques-CRAP (57,7 %).

J'ai pu découvrir, p. 32, le test d'Alison Beschdel (auteure de BD féministe américaine), qui soumet les séries et les films qu'elle regarde à trois questions :
– Y a-t-il au moins deux personnages féminins portant des noms ?
– Ces deux femmes se parlent-elles ?
– Leur conversation porte-t-elle sur un autre sujet qu'un personnage masculin ?
Je crains que ces "trois tamis"-là ne laissent pas passer grand-chose, tant les rôles fictifs féminins sont stéréotypés... Ah, si... De mémoire, je crois qu'une série passe sous les radars... Son titre est... "Desperate housewives"... ;o)